Diversité n Le deuxième Festival culturel panafricain a pris fin avec son lot de festivités quotidiennes, ses rencontres, ses découvertes et ses échanges avec les artistes et les artisans de la culture, aussi diverse soit-elle. Durant quinze jours, du 5 au 20 juillet, à Alger et comme ailleurs, dans des wilayas telles que Mostaganem, Sidi Bel Abbes, Blida, Tipasa, Tizi Ouzou et bien d'autres encore (27 wilayas ont accueilli le Panaf), l'Algérie a vibré aux rythmes des tam-tam et des percussions africaines, tout comme elle a été bercée et subjuguée par ses chants ancestraux. L'Algérie a arboré les couleurs et les sonorités du continent noir. Alors que le Festival culturel panafricain a pris fin, que reste-t-il de cette deuxième édition ? Autrement dit : quel en est le bilan ? Si l'on parle en termes de quantité et même de qualité, la deuxième édition du Festival panafricain a été exceptionnelle, une belle réussite, meilleure que la première, celle de 1969. Ce que l'on peut retenir du festival, c'est bien l'abondance des manifestations culturelles et artistiques organisées pour la circonstance. Il y avait autant d'événements inhabituels que de rencontres exceptionnelles. Pendant une quinzaine de jours, le secteur de la culture, d'habitude en période estivale vide et morose, a connu une effervescence jamais égalée auparavant. Les rendez-vous de tous genres se succédaient dans différents lieux et espaces publics. La culture était dans tous ses états. C'était une belle occasion – elle ne sera peut-être jamais renouvelée – de découvrir la culture africaine, riche et se conjuguant au pluriel, de faire connaissance avec autant d'artistes africains, de discuter avec certains autour d'un café ou d'un thé, redécouvrant notre africanité, ou reconnaissant notre appartenance africaine, l'affirmant dans ses spécificités culturelles, créatrices et sociales. Pendant quinze jours, le temps d'un festival, le paysage culturel a changé. Jamais la culture ne s'était exprimée ainsi avec autant de richesse et d'hétérogénéité. Ce que l'on peut également retenir du festival, c'est surtout les scènes initiées sur les places et les esplanades publiques, ainsi que dans les théâtres de verdure. Chaque soir, et jusque tard dans la nuit, aussi bien des groupes de musiques que des troupes de danses folkloriques ont enflammé les lieux de représentation. Autant de rendez-vous musicaux qui ont fait la joie des mélomanes. Ces derniers sont allés avec allégresse à la rencontre des stars africaines de la musique, à l'exemple de Alpha Blondi, Manu Dibango, Salif Keita, Mory Kanté et bien d'autres encore. C'étaient des concerts fabuleux et des prestations mémorables. Cela été une belle occasion qui a permis aux jeunes et même aux familles de rompre avec la monotonie des veillées estivales. Ainsi, le Festival culturel panafricain a changé durant quinze jours les habitudes de la population et lui a ouvert une fenêtre sur l'Afrique, sur son histoire comme sur sa culture. Espérons maintenant que cette fenêtre ne se refermera pas.