Date Les associations, prises dans le sens moderne du terme, sont apparues en Algérie dès la fin du XIXe siècle. Des formes d?association traditionnelles à dominance religieuse comme les zaouïas et les confréries maraboutiques préexistaient à l?arrivée des colons français. Selon Djamil Aïssani, auteur de Historique et évolution du mouvement associatif en Algérie, c?est la loi de 1901 relative au mécénat, aux associations et aux fondations qui fixera le nouveau cadre à l?origine duquel va s?amorcer l?éclosion du mouvement associatif dans sa forme actuelle. Dès 1902, des autochtones instruits fondent des «nawadi» (cercles culturels). La Rachidiya voit le jour à Alger à la même date. Constantine aura le sien en 1907 autour du club de Salah Bey. Pour ainsi dire, la culture constitue l?essentiel de l?activité associative. D?autres villes suivent le mouvement. Tlemcen accueille le Cercle des jeunes Algériens, Annaba le Cercle du progrès. Même les villages les plus reculés, à l?instar de ceux d?Oranie ou de Kabylie, n?échappent pas à la nouvelle dynamique. Mais dans les «nawadi», on discute social autant que politique. Le «nadi» concurrence même la mosquée pourtant gagnée par le réformisme de Ben Badis. Dans le contexte colonial, le mouvement associatif se veut militant et s?échine à valoriser la culture opprimée. Mais la guerre de Libération nationale aura pour conséquence de freiner cet élan associatif en pleine mutation. Après l?indépendance, le FLN, parti unique, s?érige comme principal obstacle à l?essor du mouvement associatif. Des pouvoirs étendus sont conférés à l?administration qui, en vertu de la circulaire de mars 1964 et de l?ordonnance de 1971, a toute latitude de contrôler la création et le fonctionnement des associations. Un triple agrément était nécessaire pour créer, à l?époque, une structure associative. Le premier est délivré par le ministère de tutelle, le second par le ministère de l?Intérieur et le troisième par le représentant local de ce dernier. Cependant certains types d?association, à l?image des Associations de parents d?élèves, des Associations caritatives et des sociétés savantes étaient tolérées. La loi de juillet 1987 va permettre à ce type d?associations de pouvoir activer au grand jour. Mais il faut attendre la Constitution du 23 février 1989, qui consacrera l?ouverture politique, pour voir se développer un tissu associatif très dense. La promulgation de la loi de décembre 1990 relative aux associations malgré quelques insuffisances, marque à ce titre un véritable tournant. Des associations féminines ont pu être créées et, pour la première fois, des associations pour la défense de la culture amazighe ont pu activer au grand jour.