Départ n M. Ahmadinedjad entame son second mandat alors que les relations avec l'opposition sont tendues. Le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a confirmé la réélection du président Mahmoud Ahmadinedjad, a annoncé, ce matin, la télévision d'Etat en langue arabe, Al-Alam. Lors d'une cérémonie officielle, «le guide de la révolution a confirmé l'élection de Mahmoud Ahmadinedjad pour un second mandat de quatre ans», a affirmé Al-Alam. Et ce, sachant que lors d'un discours clé, le 19 juin dernier, le Guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei, avait apporté un soutien ferme au président sortant après une semaine de protestation à la suite de l'annonce de sa victoire. Une cérémonie à laquelle n'ont pas participé les ex-présidents Akbar Hachémi Rafsandjani et Mohammad Khatami ainsi que les deux candidats malheureux Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, selon la même source. Après cette confirmation, Mahmoud Ahmadinedjad, réélu le 12 juin, doit être officiellement investi dans ses fonctions mercredi prochain. Il devra ensuite présenter son nouveau cabinet aux députés afin d'obtenir un vote de confiance. Agé de 52 ans, M. Ahmadinedjad est marié et père de deux garçons et d'une fille. Ce fils de forgeron est né dans le petit village d'Aradan, situé à 90 km au sud-est de Téhéran. Il a grandi à Téhéran et a obtenu un doctorat en gestion du transport urbain. Au moment de la révolution de 1979, il s'est enrôlé parmi les étudiants islamistes de Téhéran avant de s'engager dans le corps des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime. Plus tard, il prendra son premier poste politique en devenant gouverneur de la province d'Ardebil (Nord-Ouest). En 2003, il devient maire de Téhéran, poste qu'il utilisera comme tremplin pour devenir Président en juin 2005. Toutefois, cette investiture pour entamer son second mandat de quatre ans se fera sur fond de protestation contre sa réélection et de critiques de ses amis conservateurs sur son manque de fidélité au numéro un iranien. Car depuis le 12 juin, l'Iran est plongé dans sa plus grave crise politique depuis l'instauration de la République islamique en 1979 avec des manifestations qui ont fait au moins 30 morts. D'ailleurs, les leaders de l'opposition, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, continuent toujours à demander l'annulation de l'élection présidentielle pour fraude. Près de 2 000 protestataires ont été arrêtés ainsi qu'une cinquantaine de dirigeants réformateurs et journalistes accusés de vouloir renverser le régime islamique. Le procès de ces centaines personnes arrêtées s'est ouvert samedi dernier, devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran qui les juge pour atteinte à la sécurité nationale. Un procès qui s'est poursuivi hier sous une critique violente des dirigeants de l'opposition Mohammad Khatami et Mir Hossein Moussavi.