Le second tour des législatives a confirmé la majorité ultra-conservatrice en Iran. Pour l'opposition, c'est un non-événement dans “une dictature religieuse” où les élections n'ont pas de sens. Maryam Radjavi, présidente en exil du Conseil de la résistance iranienne qui lutte depuis plusieurs années pour que son mouvement sorte de la liste européenne des organisations terroristes, estime que le guide Khamenei et le président Ahmadinedjad ont préparé toutes choses pour former un Parlement totalement en faveur de leurs orientations, c'est-à-dire “pour obtenir la bombe atomique”. Si le second tour des élections a confirmé la majorité obtenue par l'ultra-conservateur Ahmadinedjad au premier tour, le scrutin aura été marqué par un taux de participation très faible. Il est de l'ordre de 20% malgré le tapage médiatique et de prolongations du scrutin et en dépit de la fetwa du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Des voix s'élèvent dans le camp conservateur pour s'inquiéter notamment de la hausse de l'inflation, qui frise officiellement les 20%. Pendant la campagne, qui n'a duré qu'une semaine, aucun débat n'a été autorisé sur les médias radio, télévision, qui sont un monopole d'Etat, alors que la dégradation de la situation économique est le premier sujet de préoccupation des électeurs. Ahmadinedjad doit se mouvoir dans une situation économique troublée. L'Iran, durement frappée par l'embargo imposé par les Etats-Unis, commence à avoir de sérieux problèmes pour entretenir son potentiel industriel et même pour se nourrir. Des élus conservateurs ont prédit que la Chambre serait un Parlement critique de l'action du gouvernement du président Ahmadinedjad. D. B.