Lors d?un congrès de l'American-Arab Anti-Discrimination Committee (ADC) l'universitaire Rachid Khalidi, conseiller des négociateurs palestiniens lors des accords d'Oslo et directeur du Center for International Studies de l'Université de Chicago, choquait volontairement son auditoire : «Arrêtez de pleurer et de dire que le lobby israélien contrôle tout ! Tant que nous nous cacherons derrière cette excuse minable, nous ne réussirons jamais à nous changer nous-mêmes ni à faire changer les choses.» Evoquant devant plusieurs centaines de participants les méthodes ? organisation, collecte de fonds, réactivité dans les médias ? qui doivent créer un lobby arabe américain aussi puissant que celui «d'en face», M. Khalidi a rappelé d'où sont parties les organisations juives : «Il y a 65 ans, les juifs américains n'avaient pas assez d'influence pour obtenir du président Roosevelt qu'il assouplisse les quotas d'immigration et permette aux juifs européens d'échapper à Hitler. Les juifs étaient sans cesse attaqués dans les journaux, souffraient un numerus-clausus strict dans les universités, ne pouvaient pas acheter de maisons ou d'appartements dans les quartiers de leur choix. Leur réussite et leur influence aujourd'hui n'ont rien de mystérieux. Ils ont su appliquer les principes américains : travail et persévérance. Et nous aussi, nous pouvons arriver au même point.»