Résumé de la 9e partie n Miss Amphrey informe Mr Battle des comportements de sa fille qui, d'après elle, cherche à s'affirmer et lui recommande d'être prudent quand il demande à la voir... Elle l'emmena enfin à son bureau. Dans les couloirs, ils croisèrent quelques pensionnaires. Elles marquèrent le pas pour les saluer avec politesse, mais leurs regards n'en reflétaient pas moins une intense curiosité. Ayant fait entrer Battle dans une petite pièce au caractère moins affirmé que celle du rez-de-chaussée, miss Amphrey s'apprêta à se retirer en disant qu'elle allait faire venir Sylvia. — Une seconde, miss, l'arrêta le surintendant. Comment avez-vous procédé pour établir la responsabilité de Sylvia dans ces... euh... détournements ? — Je me suis fondée, Mr Battle, sur la psychologie, répondit la principale avec dignité. — La psychologie ? Tiens donc ! Et les éléments de preuve ? — Oui, oui... Je vous comprends parfaitement, Mr Battle. Je savais que vous réagiriez ainsi. Profession oblige. Mais les criminologistes commencent à admettre l'importance de la psychologie. Je puis vous donner l'assurance que le doute n'est pas permis. Sylvia a spontanément avoué. Battle hocha la tête. — Oui, ça, je sais. Ce que je vous demandais, c'est comment vous en étiez venue à la soupçonner. — Voyez-vous, Mr Battle, le nombre des larcins commis dans les armoires des filles ne cessait d'augmenter. J'ai rassemblé les élèves au grand complet et je leur ai signalé les faits. En même temps, j'étudiais discrètement leurs physionomies. L'expression de Sylvia m'a aussitôt frappée. Une expression de culpabilité, de gêne. A l'instant même, j'ai su qui était la coupable. J'ai alors décidé non pas de lui imposer ma découverte, mais de l'amener au contraire à reconnaître d'elle-même sa faute. Je l'ai soumise à un petit test : des associations d'idées. De la tête, Battle montra qu'il suivait. — Et, en fin de compte, la petite a tout reconnu. — Je vois, dit seulement Battle. Miss Amphrey marqua une seconde d'hésitation avant de sortir. Debout, le superintendant regardait par la fenêtre quand la porte se rouvrit. Il se retourna lentement et regarda sa fille. Sylvia avait refermé derrière elle et restait plantée sur le seuil. Elle était grande, noiraude, anguleuse. Sur ses traits tirés, on lisait qu'elle avait pleuré. — Eh bien, me voilà, souffla-t-elle avec plus de timidité que de bravade. Battle la dévisagea pensivement. — Je n'aurais jamais dû t'envoyer ici, soupira-t-il enfin. Cette femme est une gourde. La stupéfaction fit oublier ses difficultés à la jeune fille. — Miss Amphrey ? Oh, mais elle est merveilleuse. Nous le pensons toutes. — Ouais... Si elle arrive à vendre aussi bien l'image qu'elle s'est choisie, elle n'est peut-être pas aussi gourde que je le pensais. N'importe comment, Meadway n'était pas un endroit pour toi. Encore que je n'en sais rien. Ç'aurait pu arriver n'importe où. (à suivre...)