Détresse n Des familles entières risquent de se retrouver dans la rue à quelques jours seulement du ramadan. Sept familles occupant des logements de fonction appartenant au Centre spécialisé de rééducation 1 et 2 de Birkhadem, ont été expulsées de chez elles sur une décision de justice en faveur du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger. Une vingtaine d'autres risquent de connaître le même sort d'un jour à l'autre. Les sept familles déjà expulsées sont dans la rue depuis 50 jours. Livrées à elles-mêmes, ces familles, au sein desquelles vivent de nombreux enfants et des personnes âgées, souffrent en silence. Les autorités continuent d'ignorer leurs cas. «Je suis certain que le président de la République ignore tout de notre situation, sinon il serait sûrement intervenu», a déclaré le représentant des familles lors d'un point de presse qui s'est tenu au siège de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme. Selon les dernières informations, une autre famille sera expulsée aujourdh'ui, mardi. «Nos enfants sont traumatisés et l'état de santé des personnes âgées s'est dégradé depuis notre expulsion», a souligné le représentant des familles expulsées. Par ailleurs, deux éléments de la Protection civile ont abandonné leur travail de crainte de laisser leurs familles seules dans la rue. La loi algérienne régissant les logements de fonction, stipule que ces derniers seront restitués à l'Etat une fois leurs occupants à la retraite. Mais ces familles qui vivent dans ces logements depuis 1963, ont essayé de les acheter après la promulgation en 1981 d'une loi qui autorisait les fonctionnaires à acheter les logements qu'ils occupent. Après de longues années de démarches visant à acheter leurs logements de fonction, la plupart de ces ex-fonctionnaires n'ont pas eu gain de cause. Le même drame se répète à Staouéli au niveau des locaux de l'Union nationale des coopératives des semences et des plants maraîchers (Uncosem), où six familles seront expulsées le 12 août. Selon M. Bouregaâ, d'anciens gestionnaires de l'Uncosem, l'organe étatique dissout en 1990, auraient créé une association privée ayant le même nom pour tromper les gens et les pouvoirs publics. Ces gestionnaires auraient accaparé des biens de l'Eat de manière frauduleuse. «Nous, habitants de l'Uncosem, demandons l'ouverture d'une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur cette affaire», a déclaré M. Bouregaâ. Pour appuyer ses dires, il révèle des numéros d'agrément «différents» des deux Uncosem. Selon M. Bouregaâ, les gestionnaires en question ont établi un acte de jouissance (non pas de propriété), par conséquent ils ne peuvent ni vendre, ni acheter, ni louer les logements objet du litige. «Nous habitons dans ces logements depuis 1976. Si l'Etat veut restituer ces locaux, nous sommes prêts à les quitter mais à condition de nous donner des logements ailleurs», conclut-il.