Selon ce texte transmis au Parlement russe, l'armée pourra intervenir à l'étranger en cas d'attaque contre les forces armées russes, pour repousser une «agression contre un autre Etat» et pour «défendre les citoyens russes à l'étranger». De nombreux pays envoient des troupes à l'étranger pour protéger leurs ressortissants, a observé pour sa part le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov. Le projet de loi présidentiel soumis à la Douma (chambre basse du parlement russe) est «appelé à créer un mécanisme juridique permettant au chef suprême des armées d'envoyer rapidement des unités militaires russes à l'étranger pour protéger les intérêts de la Russie et de ses citoyens», a-t-il ajouté. Cette annonce intervient alors que la Russie et la Géorgie viennent de célébrer le premier anniversaire du début la guerre pour le contrôle de la région rebelle géorgienne d'Ossétie du Sud. Moscou avait justifié son intervention en soulignant que l'essentiel de la population de la province sécessionniste pro-russe disposait de la citoyenneté russe d'une part, et d'autre part que des soldats russes de maintien de la paix avaient été tués lorsque les forces géorgiennes ont attaqué l'Ossétie du Sud. La Russie a, depuis, reconnu l'indépendance de cette région et celle d'un autre territoire géorgien séparatiste, l'Abkhazie. Le texte proposé par M. Medvedev autorise aussi l'envoi de l'armée à l'étranger pour «assurer la sécurité» du commerce maritime et «lutter contre la piraterie». Des navires de guerre russes patrouillent déjà au large de la Somalie, où les actes de piraterie se sont multipliés. Par ailleurs, le président russe s'est lancé, ce matin, dans une violente charge contre l'attitude «anti-russe» des autorités ukrainiennes, estimant que le degré de tension entre les deux pays avait désormais atteint des niveaux «inédits». Il explique avoir envoyé il y a quelques jours à son homologue ukrainien, Viktor Iouchtchenko, une lettre qui «n'est pas un document ordinaire et contient certains traits complexes et peu flatteurs pour les hauts dirigeants de l'Ukraine». Il souligne que, si les inquiétudes liées à l'état des liens bilatéraux ne sont pas une chose nouvelle, «les tensions dans les relations entre nos pays ont, de fait, atteint des niveaux inédits». M.Medvedev mentionne notamment la position «anti-russe» de l'Ukraine pendant le conflit entre la Russie et la Géorgie autour de l'Ossétie du Sud il y a un an : «des armes ukrainiennes ont été utilisées pour tuer des civils et des forces russes de maintien de la paix», accuse-t-il.