Après cinq jours de combat, le président russe Dmitri Medvedev a donné l'ordre hier à ses troupes d'arrêter les opérations militaires en Géorgie. Pour le chef de l'Etat, la Russie a terminé sa mission. « L'objectif est atteint. La sécurité de nos troupes de maintien de la paix et de la population civile est restaurée. L'agresseur géorgien est puni et ses forces armées désorganisées », a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des responsables militaires au Kremlin. Cette suspension confirmée par les autorités géorgiennes n'implique pas un retrait de ces troupes. Dans un discours télévisé, il a ordonné à ces soldats de défendre les dispositions actuelles et de réprimer toute agression de l'armée géorgienne. « S'il reste des poches de résistance ou s'il se produit une quelconque action agressive, vous prendrez les mesures nécessaires pour les détruire », a-t-il dit à son ministre de la Défense. Cependant, la crise russo-géorgienne risque de continuer. Plus tôt dans la matinée, le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a demandé la démission du président géorgien Mikhaïl Saakachvili. Le chef de la diplomatie refuse toute discussion avec lui, car il n'a plus aucune légitimité. Sergueï Lavrov a également exigé le retrait total des troupes géorgiennes en Ossétie du Sud. De son côté, le président géorgien, en situation très inconfortable, a déclaré les deux provinces séparatistes « territoires occupés ». Il a décidé de quitter la Communauté des Etats indépendants, la CEI. Cette organisation regroupe l'ensemble des anciennes Républiques soviétiques. Il a demandé au parlement de prendre toutes les mesures le plus rapidement possible. « Nous quittons la CEI pour de bon et nous proposons que d'autres pays quittent cette organisation dirigée par la Russie », a expliqué le chef de l'Etat géorgien lors d'un meeting devant le siège du parlement à Tbilissi. Une des missions en cours de la CEI était le maintien de la paix dans les régions séparatistes géorgiennes. Elle était menée par les armées russe, géorgienne et ossète. Cette alliance a été rompue jeudi soir, quand les troupes géorgiennes ont commencé à attaquer la région d'Ossétie du sud. Le président de cette région pro-russe a tenu à rappeler hier son souhait d'être rattachés à la région russe d'Ossétie du nord. « Nous l'avons dit plus d'une fois, et je veux une fois encore le confirmer : nous sommes peu nombreux, un peuple divisé. C'est un problème et bien sûr nous allons chercher l'union avec l'Ossétie du Nord », a souligné Edouard Koïkoty. Si la région ossète semble plus calme, dans l'autre région séparatiste, l'Abkhazie, les combats durent toujours. Selon l'agence Associated Press, un convoi de 135 véhicules russes se déplaçait mardi en territoire géorgien vers les gorges de Kodori. C'est la seule région d'Abkhazie encore sous la domination des forces géorgiennes. Par ailleurs, les autorités géorgiennes dénoncent les bombardements sur leur territoire malgré l'engagement du Kremlin. Ce dernier dément, tout en informant lui aussi que les forces géorigiennes continuent de frapper sur les zones de conflit. La Russie a déposé une plainte auprès du Tribunal international pour nettoyage ethnique sur les agissements de l'armée géorgienne. Le Kremlin a ouvert sa propre enquête pour récolter les témoignages des habitants pro-russes d'Ossétie du Sud.