Site n Sur la terrasse du café Babaye dominant le site des thermes de Béni Haroun, en aval du barrage éponyme, on peut, en sirotant une boisson chaude, observer l'inextricable circulation automobile qui ne s'arrête pas sur la RN 27 reliant Constantine à Jijel. Durant la deuxième moitié du mois d'août commence le retour des estivants vers le sud après un séjour en bord de mer, pendant que d'autres automobilistes continuent d'affluer vers la côte des saphirs pour profiter des derniers jours de l'été, à la veille du mois de ramadan. Dans un sens comme dans l'autre, la halte aux gorges de Béni Haroun constitue une occasion à ne pas manquer pour admirer le site grandiose en contrebas d'un pic rocheux, dont la pointe abritant des nids d'aigles, s'élance vers le ciel, alors que sur les accotements donnant sur l'oued El-Kébir - nom que prend le Rummel en dépassant le rocher de Constantine - les visiteurs s'agglutinent autour des restaurants servant des brochettes de viande de veau à la saveur et à l'odeur incomparables. Cette halte est devenue toutefois problématique pour la circulation automobile sur cet axe de la RN 27 les week-ends, avec la formation de «bouchons» de plusieurs dizaines de kilomètres, jusque dans la commune de Sidi Maârouf, dans la wilaya de Jijel. Devant cette procession de voitures, situation récurrente de jour en jour, la Gendarmerie nationale déploie de gros efforts pour faciliter le passage des automobilistes et des camionneurs en attendant que les autorités locales se penchent sur le problème que pose ce «point noir» et arrivent à trouver des solutions durables à mettre en pratique. La future zone d'extension touristique (ZET) de Béni Haroun attend de voir le jour pour constituer l'une des solutions à cette question, grâce notamment aux aménagements que le projet ne manquera pas d'introduire sur le site. En attendant, les thermes de Béni Haroun, appréciés par des curistes fidélisés par la qualité des eaux, sont exploités selon des installations sommaires, bien en deçà du potentiel réel qu'ils recèlent. En outre, le projet de l'évitement Béni Haroun, en cours de réalisation sur une distance de 20 km, devrait contribuer à alléger l'engorgement de la circulation automobile au niveau de ce point noir devenu un casse-tête pour tous les usagers de la RN 27. Le site grandiose de Béni Haroun recèle des potentialités touristiques bien plus importantes que le commerce des brochettes, du maïs cuit sur braises et des figues de Barbarie vendues à l'unité et consommées sur place. Avec un paysage montagneux féerique, la proximité du plus grand barrage d'Afrique atteignant un volume d'un milliard de mètres cubes, et notamment un pont audacieux de 600 mètres de portée au-dessus des eaux du lac, les investisseurs peuvent trouver ici un site idéal pour accueillir leurs projections futuristes.