Constat n A la veille de la prochaine rentrée scolaire fixée au 13 septembre prochain, près de 90 enfants scolarisés sont jetés dans la rue. 60 dossiers de familles menacées d'expulsion ont été recensés depuis que le comité SOS expulsion a vu le jour. «Chaque jour que Dieu fait, nous assistons régulièrement à des expulsions sans que cela inquiète des responsables. Ce qui est plus grave, c'est que nous comptons beaucoup d'enfants qui vivent aujourd'hui sur les trottoirs. Ces enfants, en danger moral, subissent les premiers les conséquences alarmantes d'une telle situation dont la déperdition scolaire et tout ce qui peut en résulter.» Djamel Bouragaâ, président de ce comité, a tiré la sonnette d'alarme dans une conférence qu'il a animée au siège de la Laddh. De son côté, Noureddine Belmouhoub, membre de la Laddh s'interroge : «Comment peut-on mettre des familles à la rue en plein ramadan, mois de piété et de solidarité ?» «J'interpelle ‘'la conscience nationale'' pour réagir afin de limiter le nombre de SDF continuellement en croissance dans notre pays», martèlera-t-il. Au cours de cette rencontre, de nombreuses familles victimes d'expulsion ont tenu à apporter leurs témoignages. «Je suis un gendarme à la retraite, j'ai été expulsé il y a deux jours de mon logement de fonction sis à Isser dans la wilaya de Tizi Ouzou.» M. Belmouhoub rapportera qu'une vieille âgée de 104 ans à Souk Ahras a été jetée à la rue alors qu'elle occupait son logement depuis près de 60 ans. Le jeune Amine, journaliste à la radio chaîne III, dénonce l'injustice dont a fait l'objet sa mère âgée de 78 ans (sœur de chahid) qui a été expulsée le 28 juillet 2009 du logement qu'elle occupait depuis 46 ans à Kouba. Pourtant, dira-t-il, la loi du 13 mai 2007, article 507 bis stipule que les personnes physiques âgées de soixante ans révolus à la date de la publication de la présente loi, et qui peuvent prétendre au droit et au maintien dans les lieux à usage d'habitation au titre de la législation antérieure, continueront d'en bénéficier jusqu'à leur mort. Il a indiqué que plusieurs correspondances destinées, entre autres au président de la République, au Premier ministre, au wali et au ministre de la Solidarité à qui incombe la responsabilité de soutenir les citoyens, sont restées sans suite. 60 jours sont passés sans que personne prenne en considération le drame des huit familles composées de 32 personnes (dont des enfants en bas âge et des personnes âgées), expulsées du centre spécialisé de rééducation de Birkhadem (n° 2) où elles logeaient. En plein ramadan, ces dernières vivent dans des sortes de baraques en contreplaqué dans ledit centre. Selon les dires de leur représentant, les responsables du ministère de la Solidarité leur ont même interdit d'y accéder. Désemparé, Salmi Hakim, ancien agent civil à la Dgsn, raconte : «Je suis victime de trois attentats terroristes, aujourd'hui je suis à la rue avec ma famille à la suite d'une décision de la cour de Blida le 22 décembre 2008.» Une dame habitant une villa à Aïn Benian s'est vue expulsée après la mort de son mari. Tout en larmes elle dira : «La personne qui a pris ma villa a monté toute une histoire, et le comble, c'est que les documents présentés devant la justice sont faux.» «Derrière tous ces agissements, il y a toute une mafia», conclut M. Belmouhoub.