A chaque ramadan, son produit capricieux. Cette année, c'est le citron qui se fait désirer. Ce produit très utilisé dans la cuisine algérienne a atteint le prix scandaleux de 400 DA le kilogramme. A chaque ramadan son produit capricieux. La courgette, la tomate, la pomme de terre et bien d'autres produits sont demeurés, à tour de rôle, inaccessibles au commun des Algériens durant les mois sacrés de ces dernières années. Au ramadan 2009, c'est le citron qui se fait désirer. N'échappant pas à la tendance générale de l'augmentation des prix des fruits et légumes et autres denrées alimentaires, qui flambent sur le marché algérien à chaque mois de ramadan, le citron, fruit très prisé par les Algériens en ce mois sacré, a atteint le prix de 400 dinars le kilogramme. «Jadis, les gens s'offraient cet agrume qui se vendait à un prix abordable, mais actuellement, il est devenu un luxe pour les Algériens qui ne se permettent plus de débourser 400 DA pour l'acquérir», indique une vieille dame rencontrée au marché Clauzel, à Alger-Centre. Comme d'habitude, les explications fournies pour justifier cette flambée sont multiples, à commencer par la fameuse équation de l'offre et de la demande. Interrogés sur cette augmentation brusque du prix du citron, certains commerçants du marché Ali-Mellah, à la place du 1er-Mai à Alger, estiment qu'il n'y a pas suffisamment de production pour couvrir les besoins du marché national, particulièrement en ce mois de ramadan qui voit les familles algériennes utiliser cet agrume dans la préparation de différents plats. En effet, le citron est omniprésent dans la cuisine algérienne, que ce soit pour assaisonner différentes soupes ou préparer différentes qualités de gâteaux ou le «cherbet», le fameux jus de citron. Toutefois, ces explications sont loin de convaincre les citoyens qui estiment que même s'il n'y a pas suffisamment de production de citrons sur le marché algérien, cela ne justifie pas sa présentation sur les étals à des prix scandaleux. «Je peux vous dire que même les familles aisées ne peuvent pas acheter ce fruit à 400 DA, alors que les prix des autres fruits sont cédés à des prix plus bas», estiment des citoyens interrogés. En effet, le prix du citron dépasse de loin les prix des fruits de saison et même hors saison. A titre d'exemple, les bananes de premier choix ne dépassent pas les 200 DA le kilo, même chose pour les pommes, les pêches et les poires. Mieux, le prix du citron dépasse le prix du poulet (pourtant excessivement élevé en se vendant entre 350 et 400 DA). Ainsi, beaucoup de citoyens restent perplexes en découvrant le prix de cet agrume et dénonce la fièvre qui s'empare de certains commerçants sans scrupules à chaque mois de ramadan. Selon l'explication d'un commerçant visiblement écœuré par le comportement de ses collègues, plusieurs d'entre eux baissent rideau lorsque passent des contrôleurs. Ce qui démontre clairement l'absence d'un service de contrôle efficace et traduit l'anarchie qui règne sur nos marché de fruits et légumes.