Résumé de la 10e partie n Djeha réveille son voisin, la nuit, pour voir son clou : l'homme proteste, Djeha répond que c'est dans le contrat de vente. Très tôt, alors que l'aube vient de poindre, on frappe de nouveau à la porte. Le voisin et sa femme, dérangés la nuit, dorment encore. Ils se réveillent tous les deux en sursaut. — Qui vient encore ? L'homme se lève péniblement et va ouvrir. Il a failli s'étouffer en trouvant Djeha sur le pas de la porte. — Que veux-tu encore ? — Je viens de faire ma prière, je viens voir mon clou ! — Quoi ! tu nous réveilles à cette heure, pour voir ton clou ! — N'est-ce pas mon droit ? L'homme s'emporte. — Mais tu nous casses les pieds avec ton clou ! — C'est mon droit de voir mon clou ! — Tu nous embêtes avec ton clou ! Djeha prend un air sévère. — Je te somme de me laisser entrer ! — Non ! — Alors, je te convoque tout à l'heure chez le cadi ! — A la bonne heure, tu m'y trouveras ! Tandis que Djeha, fort de son droit s'en va, l'homme retourne dans son lit. — C'est encore lui ! — Oui, c'est lui ! — Il voulait voir son clou ? — Oui ! — Et tu l'as renvoyé ? — Oui… et il me convoque devant le cadi ! — Quoi, il vient nous déranger et il a le toupet de te convoquer devant le cadi ! — Après tout, c'est une bonne chose… nous allons régler une fois pour toutes ce problème ! Dans la matinée, le voisin met sa plus belle gandoura, il revêt son burnous et son turban qui viennent de la Mecque. Puis, il se rend chez le cadi. Djeha s'y trouve déjà et il paraît bien minable avec ses vêtements rapiécés. Ils attendent un moment, puis ils rentrent. — Quel litige vous oppose ? demande le cadi. Le voisin expose ses griefs contre Djeha. Le cadi s'adresse à Djeha. — Est-ce vrai ce que cet homme vient de dire ? — Oui ! Mais je n'avais pas du tout l'intention de déranger cet homme. S'il laisse sa porte ouverte, je n'aurais même pas besoin de frapper ! — Laisser ma porte ouverte, mais cet homme est fou ! — Alors tu dois te lever pour m'ouvrir, parce que je ne fais qu'exercer mon droit ! Il tire sa copie de l'acte de vente et la montre au cadi. — C'est écrit : j'ai le droit de voir mon clou à tout moment ! — C'est exact, dit le cadi, il faut respecter le contrat ! (à suivre...)