Paresse n Il réfléchit, puis, le lendemain, il va frapper à la porte de Djeha qui est surpris de le voir, car son voisin, très prétentieux, ne lui parle jamais. Comme Djeha et fainéant et ne travaille pas, il est souvent sans le sou. Sa femme se désespère et le pousse à chercher du travail. — Je ne peux pas, répète-t-il. — Pourtant tu as des bras puissants, va creuser des puits, jardiner... ! Il répond à chaque fois. — C'est fatiguant ! Sa femme se fâche. — Et moi, avec quoi vais-je préparer ton déjeuner ? — Il faut invoquer Dieu, il ne nous abandonnera pas ! Alors, il monte sur le toit de sa maison et se met à faire cette invocation, pour le moins étrange : «Ô mon Dieu, fais descendre sur moi un sac plein de pièces d'or, tu verras ce que j'en ferai… tout le monde parlera de moi !» Or, le voisin de Djeha est un homme très riche. Il vient d'entendre l'invocation de Djeha et, piqué par la curiosité, il se dit : «Que compte-t-il faire, s'il a cet or ?» Il réfléchit, puis, le lendemain, il va frapper à la porte de Djeha. Celui-ci est surpris de le voir, car son voisin, très prétentieux, ne lui parle jamais. — Que veux-tu, mon voisin ? — Je t'ai entendu faire ton invocation, hier. Mais Djeha a déjà oublié ce qu'il a dit, la veille. — Je ne m'en souviens plus ! — Comment cela, tu ne t'en souviens plus ! Il fait un effort. — Ah oui, mon invocation. Il parle tout bas. — Il vaut mieux que ma femme ne t'entende pas ! Sinon, elle va encore se disputer avec moi ! Et j'ai assez de ses reproches ! Le voisin sourit. — Je te le dis, ton invocation m'a ému ! Djeha soupire. — C'est vrai, si j'avais cet or, je ferais des choses extraordinaires ! Le voisin hoche la tête. — Eh bien, Dieu m'envoie ! — Quoi… Le voisin sourit de nouveau. — Oui, je vais te donner cet or ! Plutôt te le prêter et quand tu auras atteint ton but, tu me le rendras. Djeha tombe en prosternation. — Mon Dieu, merci de m'avoir exaucé ! Mais le voisin l'avertit. — Si tu ne réalises pas de choses extraordinaires, tu me rendras aussitôt mon or ! (à suivre...)