Des pratiques magiques sont destinées à favoriser le mariage des jeunes filles. Beaucoup de filles en âge de se marier et qui ne trouvent pas d'époux se croient ensorcelées et feront tout pour se désenvoûter. Si certains rites sont pratiqués par des magiciens (taleb), notamment la confection de talismans ou le recours aux invocations (ta'zima), d'autres peuvent être pratiqués par la fille elle-même ou ses procahes parentes. On connaissait, en Algérie le rite appelé lemchet ou peigne, plus précisément le peigne à carder la laine. Il s'agit d'un grand peigne en bois que l'on habille en homme et auquel on confectionne, avec de la laine, des moustaches et une barbe. On le place devant la jeune fille à marier et on brûle de l'encens, en priant Sidi Lemchet, Monseigneur le Peigne, de l'émanciper (a‘taq-ha) par un mariage. La cérémonie a lieu un vendredi au moment de la prière du dhor, le soir, elle monte au minaret de la mosquée pour lancer l'appel à la prière. De retour chez elle, elle monte à la terrasse et pousse le chant du coq. Elle va ensuite se coucher, avec, derrière un rideau, le peigne posé contre le mur, avec un plat de couscous et des cuillers, destinés aux djinns. Sidi Lemchet, dit-on, apparaît à la fille, sous la forme d'un vieillard, et lui révèle son avenir.