Résumé de la 16e partie n Djeha et le bédouin voyagent ensemble. Le bédouin, croyant attraper Djeha, a pris comme viatique du crottin, Djeha, lui, a pris des cailloux. Ils ne dînent donc pas. Après s'être reposés un moment, ils reprennent la route. Comme ils ont vidé leurs gourdes, ils n'ont plus d'eau. Or, la soif commence à les tenailler. — J'ai soif, dit le bédouin. — Moi aussi, dit Djeha, mais prions Dieu de mettre sur notre route un puits. Dieu exauce leur prière. A peine un quart d'heure de marche et ils aperçoivent un puits au loin. — Nous sommes sauvés, dit le bédouin. Il y a même un vieux seau et une corde. Les deux hommes se penchent sur le puits. Il y a de l'eau, mais tout à fait au fond. En tout cas, on ne peut pas puiser avec le seau, il faut descendre au fond du puits. Mais qui des deux va accepter de descendre ? Chacun, pense, après avoir récupéré le seau, laisser son compagnon au fond du puits. — Descends, dit le bédouin. — Et pourquoi pas toi ? dit Djeha. Le bédouin trouve un argument. — Tu es très maigre alors que je suis bedonnant, tu es donc plus agile que moi ! Djeha se caresse la moustache. — C'est juste ! — Alors, descends, j'ai soif ! — Quand je t'aurais envoyé le seau plein d'eau, tu promets de me jeter la corde pour me faire remonter ? — Bien sûr ! Djeha descend dans le puits. Comme il ne fait pas confiance à son compagnon, il a une idée. Il remplit le seau et le fait monter à son compagnon. Celui-ci, songe déjà à partir, abandonnant Djeha dans le puits ! C'est alors que Djeha lui lance une pièce d'or qu'il avait dans sa poche. Le bédouin prend la pièce, la regarde et se penche sur le puits. — Qu'est-ce que c'est ? — Il y a un trésor au fond du puits. Jette-moi vite ton sac à provisions, je vais le remplir. Quand je serai là-haut, nous partagerons ! Le bédouin, excité par l'idée de devenir riche, jette le sac. Djeha le remplit de cailloux et son compagnon le hisse. — Adieu, mon ami, dit le bédouin à voix basse. Il allait partir, mais Djeha le rappelle. — Eh, envoie-moi mon sac, il y a encore plein de pièces ! Le bédouin jette le sac. Cette fois-ci, c'est Djeha qui s'enferme dans le sac. Il le ferme et crie. — Remonte le sac ! Le bédouin jette les deux sacs sur son épaule et crie. — Et dire que tu te crois le plus malin du monde ! Tu pourriras dans ce puits ! Et il poursuit sa route. Djeha, dans le sac, rit sous cape : son compagnon le porte sur son dos, comme un âne. «Quelle surprise, tu vas avoir, mon ami !»