Résumé de la 7e partie n Après la confirmation de l'identité de Klement, l'enlèvement a lieu à son retour de l'usine... Cet instant de détente passé, ils reprennent leur sérieux. La partie est loin d'être gagnée. Il peut arriver beaucoup de choses durant le trajet. Il y a en particulier deux passages à niveau où on risque d'être obligé de s'arrêter un bon moment. Yigal sort un morceau de ruban adhésif et le pose sur la bouche du prisonnier, qui ne résiste pas. Le premier passage à niveau est libre. Le second est fermé, mais rien de fâcheux ne se produit. Au contraire, tandis qu'ils stationnent, ils voient arriver la seconde voiture, preuve que la famille ne s'est rendu compte de rien. Tout le monde se retrouve au moment prévu dans la maison destinée à accueillir le prisonnier. Celui-ci est mis entièrement nu, afin de constater qu'il n'a rien qui lui permette de se suicider. C'est le cas. Yigal lui enlève le ruban adhésif et lui examine les dents, à la recherche d'une éventuelle capsule de cyanure. Le captif prend pour la première fois la parole, d'un ton las : — Après quinze ans, vous ne vous attendiez pas à ce que je sois sur mes gardes ? Il n'y a rien dans mes dents. C'est presque un aveu. Yigal lui demande en allemand : — Qui êtes-vous ? La réponse est immédiate, toujours en allemand : — Je suis Adolf Eichmann. Et il ajoute : — Je sais que je suis entre les mains des Israéliens... Ses vêtements lui sont rendus, après avoir été examinés et vidés de tout ce qu'il y avait dans les poches, à l'exception de son mouchoir. Yigal explique au prisonnier ce qui l'attend. — Vous allez être emmené en Israël pour y être jugé. Vous aurez un avocat et tout sera fait dans les formes légales. Y voyez-vous une objection ? — Non. — Pouvez-vous nous le confirmer par écrit ? — J'ai besoin de réfléchir. Je vous le dirai demain. Tout cela a été dit avec la plus parfaite courtoisie. Yigal montre sa chambre à Eichmann, il lui explique qu'il pourra se coucher quand il voudra, mais que la lumière restera allumée et qu'il sera surveillé en permanence par deux personnes. Le lendemain, le prisonnier demande à parler à Yigal. — J'ai réfléchi. Je veux bien rédiger cette déclaration. Yigal lui tend une feuille de papier, un stylo, lui rend pour l'occasion ses lunettes et l'ancien SS écrit : «Je, soussigné Adolf Eichmann, déclare par les présentes, de ma propre volonté : puisque ma véritable identité est maintenant révélée, je me rends compte qu'il n'y a plus lieu pour moi de continuer à essayer d'échapper à la justice. Je me déclare consentant à me rendre en Israël, pour y passer devant un tribunal qualifié. Il est entendu que je recevrai l'assistance d'un avocat et que je pourrai exposer les faits relatifs à mes dernières années de service en Allemagne, afin qu'un tableau véridique des événements soit transmis aux générations futures. Je fais cette déclaration de mon propre gré. Il ne m'a rien été promis et je n'ai reçu aucune menace. Je désire obtenir enfin la paix intérieure...» Yigal ne fait pas de commentaire devant ce document qui va beaucoup plus loin que tout ce qu'il espérait. Il interroge son auteur sur les circonstances de sa fuite. Eichmann lui répond sans difficulté. Depuis sa capture, il fait preuve de la plus grande coopération.