Résumé de la 6e partie n Quand Klement achète un bouquet de fleurs le jour de l'anniversaire de mariage d'Eichmann, les enquêteurs israéliens n'ont plus de doutes sur son identité.... Le jour J est donc fixé trois semaines plus tard, le 11 mai... Le temps est maussade, il pleut. A 2 heures de l'après-midi, ils se réunissent une dernière fois pour récapituler les détails. A priori, tout semble au point. L'enlèvement est prévu pour 18 heures, heure à laquelle le faux Ricardo Klement arrive chez lui. Yigal, Gad et Dov ont loué deux voitures. La première, qui les emmènera avec Eichmann, après sa capture, sera conduite par un aide argentin. Dans la seconde voiture prendra place un autre Argentin, dont le rôle sera de surveiller l'enlèvement de loin et de rester quelques minutes après, pour s'assurer des réactions éventuelles de la famille. Si tout va bien, il rejoindra la première voiture. A 17 h 45, la voiture de l'enlèvement prend place à cinquante mètres de l'arrêt de l'autobus, entre celui-ci et la maison... Il ne faut pas imaginer la calle Garibaldi comme une rue urbaine. Elle ressemble plutôt à une route, avec des habitations disséminées de part et d'autre. Il n'y a pas de trottoirs. Quelques jours plus tôt, la municipalité a entrepris des travaux de voirie. Une tranchée peu profonde, de quelques dizaines de mètres de long, part de l'arrêt d'autobus. La voiture s'est arrêtée à l'extrémité de celle-ci. C'est un endroit où les voitures passent très vite et un véhicule qui stationne attire forcément l'attention. C'est pourquoi Gad ouvre le capot et se penche sur le moteur, faisant croire à une panne. L'autre voiture, conduite par l'Argentin, s'est arrêtée plus loin. Le conducteur reste au volant ; il ne sortira pour observer la scène qu'au moment où arrivera l'autobus. Celui-ci se présente comme prévu aux environs de 18 heures. Il fait sombre. Le temps est toujours aussi maussade et le soleil déjà couché, car, en ce 11 mai, l'automne austral est déjà bien avancé... Dov est le plus athlétique des trois, c'est lui qui doit agir le premier. Il doit poser à Eichmann une question quelconque et se rendre maître de lui. Les deux autres interviendront tout de suite après. Le faux Ricardo Klement a quitté l'autobus. Il longe avec précaution la tranchée. Dov sort de la voiture. Gad, toujours penché sur le capot, se retourne et il a un sursaut : Eichmann vient de plonger sa main droite dans la poche de son imperméable. Il lance à voix basse à Dov, qui passe devant lui : — Attention ! Poche droite. Revolver. Il n'est plus question d'aborder l'Allemand en prononçant une phrase. Dov se précipite sur lui et le jette dans la tranchée à la manière d'un rugbyman, en lui immobilisant le bras droit. Gad et Yigal s'élancent à leur tour et se jettent eux aussi dans la tranchée. Eichmann se met à hurler. Mais tous les trois l'emportent et l'installent à l'arrière de la voiture. Ils s'asseyent sur la banquette et le maintiennent au sol. Le chauffeur argentin démarre. L'autre Argentin, qui observe la scène, constate qu'aucune voiture ne s'est arrêtée. Personne n'a rien vu ni entendu. D'ailleurs, le tout n'a pas duré trente secondes... Conformément aux instructions, il reste sur place, pour voir si Vera Leibl ou l'un de ses fils ne sort pas de la maison. La voiture roule à une allure modérée, afin de ne pas se faire arrêter pour excès de vitesse. Le chauffeur lance en allemand au passager : — Un cri, un geste et vous êtes mort ! Eichmann ne répond rien, il reste immobile. Yigal fouille sa poche droite et tout à coup, les trois Israéliens éclatent de rire l'objet métallique qu'il tient en main est une lampe de poche. Le faux Ricardo Klement allait la sortir pour s'éclairer au bord de la tranchée. A suivre