Souvenir n New York va rendre hommage demain aux victimes des attentats du 11 septembre 2001 avec le même rituel de commémoration qui se déroule chaque année sur le site de «Ground Zéro», où la reconstruction est toujours paralysée. Huit ans après les attaques terroristes contre le World Trade Center (WTC), les noms des 2 752 morts vont être égrenés pendant la cérémonie organisée à l'endroit où se dressaient les gratte-ciel de 107 étages. Une fois encore, des minutes de silence seront observées, d'abord à l'heure où le premier avion s'était écrasé sur la première tour, puis lorsque le second avion a frappé la deuxième, et ensuite pour marquer l'effondrement du premier puis du second gratte-ciel. A la nuit tombée, 88 lampes torches seront allumées en souvenir des opérations de secours. Mais au-delà des cérémonies commémoratives, pour la première fois la politique antiterroriste des Etats-Unis est bien loin de ce qu'avait donné l'administration Bush. Interdiction totale de la torture, promesse de fermer la prison de Guantanamo, suppression des prisons secrètes de la CIA : les symboles les plus controversés de la «guerre mondiale contre le terrorisme» de George Bush ont été bannis depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche. Le terme même de «guerre contre le terrorisme» a été renié au début du mois d'août par le principal conseiller antiterrorisme du Président américain, au motif que «cela accrédite l'idée selon laquelle les Etats-Unis seraient en guerre contre le reste du monde». Par rapport à la précédente administration, «le Président Obama fait la bonne analyse : quand une démocratie viole ses principes fondamentaux d'impartialité dans son combat contre le terrorisme, ça aide les terroristes, en nourrissant leur propagande», explique un professeur de droit à l'université de Georgetown. Ouverture aux pays musulmans, restauration de l'image des Etats-Unis dans le monde font, entre autres, partie de la stratégie du nouveau Président américain. Pour les experts, «Obama a davantage de crédibilité que son prédécesseur quand il affirme ne pas faire «la guerre contre les musulmans et qu'il dit vouloir lutter contre la pauvreté ou restaurer la démocratie en Afghanistan». Toutefois, malgré le changement d'administration à Washington, la croisade lancée par George Bush reste à l'ordre du jour. Pour les responsables américains, Al-Qaîda bien qu'affaiblie, reste un ennemi tenace capable de frapper. Le réseau extrémiste est «toujours très capable» de s'attaquer aux Etats-Unis et «très concentré sur cet objectif», selon le chef d'état-major américain. Washington s'inquiète en outre de la transformation d'Al-Qaîda en un réseau de petites franchises terroristes disséminées en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique, en particulier dans des Etats instables comme la Somalie ou le Yémen. Malgré tout, cette menace ne semble plus convaincre l'opinion américaine lassée par deux guerres qui ont déjà coûté la vie à plus de 5 000 soldats américains. Près de 6 Américains sur 10 sont aujourd'hui opposés au conflit en Afghanistan, selon un sondage récent.