Résumé de la 18e partie n Djeha et le bédouin reprennent leur route. Ils s'arrêtent devant une tente et volent un tapis et une ânesse. Le bédouin a pris le premier, Djeha la seconde. Ils marchent dans le désert. Djeha est sur son ânesse alors que le bédouin, traînant son tapis, sue à grosses gouttes. — S'il te plaît, dit-il à Djeha, laisse-moi monter sur ton ânesse ! — Qui t'a dit de choisir le tapis ? Si tu me l'avais donné, c'est moi qui peinerais à le transporter et toi, tu chevaucherais sur l'ânesse ! — S'il te plaît, laisse-moi monter ! — Non, je refuse ! Et il laisse son infortuné compagnon traîner son tapis. Comme la nuit tombe, ils s'arrêtent pour bivouaquer. Or, comme chacun sait, les nuits, dans le désert sont très fraîches. Les deux hommes mangent puis ils s'apprêtent à dormir. Le bédouin s'enroule dans son tapis, bien au chaud. — Il fait froid, dit Djeha. — C'est vrai, dit le bédouin, mais moi, j'ai chaud dans mon tapis ! Djeha prend un ton affligé. — Et si tu me faisais une place dans ton tapis ? — Pas question ! dit le bédouin. — C'est un tapis très large ! — Je pourrais y abriter deux ou trois autres personnes, mais je refuse de t'abriter toi ! — Et pour quelle raison ? demande Djeha. — Tu ne m'as pas laissé monter sur l'ânesse ! Djeha ne peut rien dire. Mais dans la nuit, il se lève et déchire un large morceau du tapis. Le bédouin se réveille et constate que Djeha lui a abîmé son tapis. De rage, il se lève et va taillader les naseaux de l'ânesse. Au petit matin, les deux hommes se réveillent. — Tiens, dit Djeha, tu n'as pas remarqué que ton tapis est déchiré ? Le bédouin fait semblant de découvrir la déchirure. — Ah, c'est une pierre qui a dû le déchirer ! Mais ce n'est pas grave, je vais le raccommoder ! Ils vont repartir. Le bédouin montre l'ânesse. — Tu as vu ton ânesse ? Djeha regarde l'ânesse et découvre sa narine fendue. — Je vois ! — Ton ânesse est en train de rire ! Djeha sourit. — Si elle rit, c'est qu'elle est contente ! Et ils continuent leur route. Comme le bédouin approche de son ksar et qu'il redoute qu'on découvre que le tapis qu'il transporte est volé, il fait cette proposition à Djeha. — Vendons le tapis et l'ânesse et partageons-nous l'argent. — D'accord, dit Djeha. Ils mettent en vente le tapis et l'ânesse et le bédouin empoche l'argent.