Le décès d'une fillette yéménite de 12 ans alors qu'elle mettait au monde son bébé, illustre le cas de ces nombreuses «fiancées de la mort» mariées de force avant même d'être pubères dans un pays où les traditions tribales font loi. L'Organisation yéménite pour la protection de l'enfance (Siyaj) a annoncé, hier, dimanche, que la petite Fawzia est décédée vendredi dernier d'une hémorragie dans un hôpital. La fillette est morte peu après son arrivée à l'hôpital et l'enfant est mort-né. Fawzia «avait été retirée de l'école et mariée de force à 11 ans par sa famille qui vit dans le besoin», a indiqué l'organisation. «Le cas de Fawzia illustre le drame de celles que nous appelons ''les fiancées de la mort'', des fillettes de moins de 15 ans que l'on marie de force le plus souvent pour des raisons économiques», a déclaré le directeur de Siyaj. «Ces mariages sont le résultat de la pauvreté, de l'ignorance et de l'analphabétisme et mènent le plus souvent à détruire la vie de ces jeunes filles dont l'opinion n'est pas prise en compte lors du mariage», ajoute-t-il. L'organisation a empêché le mariage d'une fillette de 10 ans dans la même province de Hajja. L'an dernier, le cas d'une fillette de 8 ans, mariée à un homme de 20 ans son aîné et qui avait obtenu le divorce, avait mis en lumière la situation de milliers de femmes-enfants mariées de force.