Au moins trois des neuf ressortissants étrangers enlevés la semaine dernière dans le nord du Yémen ont été retrouvés morts lundi, selon plusieurs sources officielles yéménites. D'après un responsable de la sécurité à Sanaa, les six autres ont également été tués, ce que ne confirmaient pas des sources locales. Des informations contradictoires émanaient des différents responsables yéménites sur le bilan. Dans la province de Saada, dans le nord du pays, où les otages ont été enlevés vendredi, des responsables locaux confirmaient seulement la découverte des corps de trois femmes. Un responsable provincial précisait que le sort des six autres otages n'était pas connu. En revanche, un responsable de la sécurité yéménite dans la capitale Sanaa, qui avait révélé que les corps mutilés de trois Allemandes avaient été découverts lundi par des bergers de la région, non loin de la ville d'El-Nashour, connue pour être un repaire de militants d'Al-Qaïda, a ensuite annoncé que six autres corps avaient été retrouvés. Les gouvernements des pays des otages n'avaient pas confirmé leurs décès. Les neuf ressortissants étrangers, parmi lesquels sept Allemands, un Britannique et une Sud-Coréenne, avaient disparu vendredi lors d'un pique-nique dans la région de Saada dans le nord du Yémen. A Berlin, le ministère allemand des Affaires étrangères avaient dit ne pas être en mesure de confirmer les informations faisant état de la mort d'otages allemands. Selon les autorités yéménites, le groupe comprenait un médecin allemand, son épouse et leurs trois enfants, ainsi qu'un Britannique et son épouse sud-coréenne et deux autres ressortissants allemands. Ils travaillaient tous dans un hôpital de Saada, rapporte l'agence officielle yéménite. Dimanche, les autorités yéménites avaient accusé un groupe rebelle chiite d'être responsable de l'enlèvement des neuf ressortissants étrangers. Le groupe, dirigé par Abdel Malak al-Haouthi, a démenti toute implication et a accusé le gouvernement d'essayer de ternir l'image des rebelles. Les enlèvements d'étrangers sont courants au Yémen, l'un des pays les plus pauvres et les plus instables du monde arabe, mais pas les exécutions d'otages. Des tribus capturent souvent des ressortissants étrangers pour faire valoir diverses revendications, dont des demandes de rançon, mais les otages sont d'ordinaire relâchés ensuite sains et saufs. Un chef tribal de la région, qui a requis l'anonymat, a accusé le réseau terroriste Al-Qaïda d'être à l'origine de l'enlèvement et du meurtre des neuf ressortissants étrangers.