Menés par le précurseur Yousry Nasrallah, les réalisateurs égyptiens sortent de l'ombre et gagnent en reconnaissance internationale à la 34e édition du Festival international du film de Toronto (Tiff), festival le plus couru d'Amérique du Nord. «L'Egypte a toujours eu une forte industrie nationale. Mais ses réalisateurs ont toujours peiné à se faire remarquer à l'étranger», déclare Cameron Bailey, codirecteur du rendez-vous torontois. «Mais une nouvelle génération de réalisateurs produit maintenant des films qui marchent en Egypte et ailleurs», remarque-t-il, soulignant le nombre record de films de ce pays présentés au Tiff cette année, comme par exemple ‘Heliopolis', première œuvre d'Ahmad Abdall, ou ‘The Traveller', d'Ahmed Maher. «D'habitude nous n'avons au festival qu'un film égyptien, tout au plus», ajoute-t-il. Parallèlement, l'Egypte gagne les faveurs des réalisateurs occidentaux, telle la Canadienne Ruba Nadda qui a tourné son nouveau film ‘Cairo Time' dans la capitale égyptienne. «L'Egypte connaît une forte année. Les films posent des questions difficiles sur sa société, explorent en profondeur ce qui s'y passe et racontent des bonnes histoires», poursuit Bailey. Cette explosion est en partie due au travail de pionnier du réalisateur Yousry Nasrallah, dont le dernier film, ‘Scheherazade, Tell me Story‘ (Schéhérazade, raconte-moi une histoire). Présenté à Toronto, il met en scène trois femmes étouffées par les contraintes sociales.