Résumé de la 13e partie n Il suffisait que l'on remarque sur un physique les «marques du maléfice», pour crier à la sorcière. Presque aucun pays n'a échappé à la fureur de la chasse aux sorcières. Il est vrai que des ouvrages tels le Malleus Malificarum, allaient faire des ravages. Il suffisait de quelques lecteurs dans une localité pour que l'hystérie se déclare : alors qu'on ne connaissait pas de sorcières, on se met à soupçonner les gens, jusque-là paisibles. Il suffisait que l'on remarque sur un physique les «marques du maléfice», telles les protubérance sur les mains ou les pieds, ou un regard jugé mauvais, pour crier à la sorcière. Parfois, c'est des familles entières qui sont accusées. Les vieilles femmes étaient visées, mais on arrêtait beaucoup de jeunes filles. En France, les procès de sorcières étaient nombreux. En Espagne, ils l'étaient moins, pourtant l'inquisition, le terrible tribunal religieux, était très fort. C'était aussi le cas de l'Angleterre où il n'y aurait que «quelques» centaines de sorcières exécutées. L' un des pays les plus atteints par la barbarie est l'Allemagne. Les chasseurs, les catholiques comme, plus tard les protestant, mettront une grande énergie à débusquer les «suppôts de Satan». Certaines villes ont battu le record de crématoire. A Ellwangen, en Allemagne, entre 1611 et 1618, 450 personnes ont été exécutées comme sorciers, dont 350 femmes, soit la moitié de la population féminine de la ville ! Aucune fonction ne semblait arrêter les inquisiteurs : ainsi 9 membres de conseil municipal, 12 épouses de conseillers et 4 de leurs filles ont été arrêtés et exécutés ! Même des membres de l'Eglise, comme le chanoine Georg Mair sera arrêté et va mourir en prison, après huit ans de souffrance. Le responsable de cette folie meurtrière, J. Ch. von Westerstetten, devient évêque de Eichstatt ! Les villes sont infestées de sorcières, mais les villages en sont pleins. C'est que la campagne est le refuge idéal de ces femmes, que l'on dit héritières de l'ancienne magie païenne ! Les sorciers utilisaient toutes sortes de procédés pour séduire leurs victimes. Il leur arrive aussi d'utiliser des animaux pour jeter leurs sorts. Les bêtes sont généralement des animaux familiers, comme les chats et les chiens, ou de petits animaux sauvages qui s'introduisaient dans les demeures, comme les furets ou les crapauds. En 1566, dans un procès retentissant à Chelmsford, en Angleterre, une femme, Elizabeth Francis, a avoué, sous la torture, être une sorcière. Elle chargeait un de ses chats, nommé Sathan, d'aller jeter ses sorts. A chaque fois qu'elle donnait un ordre à l'animal, elle devait le régaler d'une goutte de sang, qu'elle obtenait en se piquant avec une aiguille. Ce sang était en quelque sorte le lien établi entre la sorcière et l'animal. Quand elle feignait de refuser de satisfaire le chat, il devenait menaçant et exigeait son salaire. Ce thème du sang de la sorcière qui nourrit de son sang (ou de son lait) son animal démoniaque, était courant en Angleterre. D'ailleurs, il suffisait de remarquer une protubérance dans le membre d'une femme, de la piquer sans qu'elle ressente de douleur et on la taxait de sorcellerie ! (à suivre...)