Le venin de serpent est connu pour ses utilisations criminelles : il est, en effet, à la base de nombreux poisons, et il était courant, dans l'antiquité, aussi bien en Orient qu'en Occident, de glisser une vipère dans la couche de celui qu'on voulait supprimer. Mais le venin, distillé, pris à petites doses ou mélangé à d'autres produits, entre dans la composition de nombreux antipoisons (ou thériaque) ainsi que de remèdes. L'un des plus célèbres antipoison de l'histoire est la thériaque de Mithridate, roi du Pont de 120 avant J.-C. à 63 avant J.-C. Cette potion, qui passait pour lutter contre toutes les formes de poison, était composée, outre le venin de vipère, de plus de cinquante poisons différents. Quand le roi, en révolte contre Rome, est vaincu et perd toutes ses positions, il essaye de mettre fin à sa vie, en absorbant un poison. C'est, disent les chroniques, le plus puissant des poisons et il suffit de quelques gouttes pour abattre un homme. Mais comme il a pris l'habitude de boire quotidiennement de sa thériaque, le poison n'a aucun effet sur lui. Il a beau augmenter la dose, le poison n'a toujours aucun effet sur lui. Pour ne pas tomber entre les mains de l'ennemi, il se fait égorger par un de ses mercenaires ! Si le venin entre dans la composition de certains remèdes, dans d'autres, c'est le serpent qui est entièrement utilisé. La «poudre de serpent» est prescrite traditionnellement pour purifier le sang, guérir les fièvres intermittentes, soigner l'incontinence urinaire, ainsi qu'à de nombreux autres usages.