Comme le clou de Djeha, son couteau ? muss Djeha ? est célèbre. Si le clou représente la présence que l'on veut imposer, le couteau, lui, symbolise le mensonge et la duperie. Pour se venger de ses ennemis, Djeha imagine un stratagème. «Demain, dit-il à sa femme, j'inviterai untel, tu nous serviras à manger puis je te demanderai de débarrasser. Tu refuseras, je me mettrai en colère. Je saisirai un couteau et je te frapperai au cou. Auparavant, j?y aurai dissimulé un boyau qui écIatera et te mettra en sang. L'hôte croira que je t'ai tuée. Mais je le rassurerait. Je frotterait le couteau sur la prétendue plaie et tu te redresseras bien vivante.» Le lendemain, Djeha invite son pire ennemi à déjeuner. Après le repas, il appelle sa femme et lui demande de débarrasser. Elle refuse, il insiste, le ton monte, il prend son couteau et la frappe au cou. La femme s'écroule, ensanglantée. L'hôte se lève, effrayé : «Malheureux, qu'as-tu fait ? ? Ne crains rien, dit Djeha, mon couteau tue et ressuscite !» Il prend de nouveau le couteau, le frotte sur la pseudo-plaie de sa victime, répétant : «Le couteau de Djeha tue, le couteau de Djeha ressuscite !» Et la femme se redresse sur son séant, bien vivante ! L'hôte est émerveillé. «Ma femme est une vraie mégère, dit-il, ce couteau m'aidera à la guérir de son mauvais caractère. Vends-le moi !» Djeha refuse, l'homme insiste et offre une bonne somme. Djeha accepte. L'homme rentre chez lui, très content. Sa femme ne tarde pas à lui faire des remarques désobligeantes. Il saisit alors le couteau et l'égorge, sous les yeux de ses enfants. Comme ceux-ci se mettent à crier, il les rassure : «Ne vous inquiétez pas, je vais la ramener à la vie !» Mais il a beau lui appliquer le couteau sur la plaie et crier : «Le couteau de Djeha tue et ressuscite !», elle ne revient pas à la vie !