Avis n «L'Etat ne cherche pas à s'enrichir en vendant le foncier à des prix élevés, mais s'intéresse plutôt aux ressources fiscales qui peuvent générer une richesse à même de permettre de créer des entreprises.» C'est ce qu'a affirmé Issad Rebrab, P-DG de Cevital, hier, lors du Forum d'El Moudjahid. Néanmoins, a dit M.Rebrab, les opérateurs économiques doivent investir dans des créneaux porteurs en visant les secteurs à forte valeur ajoutée. C'est-à-dire dans des domaines utilisant les dernières technologies afin de permettre de «dégager un excédent et d'exporter pour générer des devises». Cela dit, pour en arriver là, l'orateur propose l'instauration du dialogue et de la concertation entre les opérateurs économiques et les pouvoirs publics. Aussi, Il a appelé à l'amélioration de l'environnement de l'entreprise, notamment dans le management et la formation des cadres. Mieux, le patron de Cevital souhaite la réalisation de centres de compétitivité pour permettre le développement de l'entreprise. Evoquant dans ce sens l'expérience de son groupe, l'invité d'El Moudjahid a tenu à préciser que Cevital applique les règles de management les plus modernes en axant ses investissements sur les facteurs clés de développement. «Si Cevital est compétitive aujourd'hui sur le plan national et international, c'est parce que nous investissons toujours davantage dans les secteurs porteurs», explique-t-il. Il a précisé, dans ce contexte, que la contribution de Cevital au budget de l'Etat est passée de 2, 25 milliards de dinars par an en 1999 à 35 milliards de dinars par an en 2008.Pour l'avenir, Cevital envisage, d'après l'orateur, d'investir davantage dans la formation en créant des centres de formation professionnelle et une université qui serviront, selon lui, de «pépinière» de cadres performants à même de répondre aux besoins nationaux. Concernant les dernières mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009, M. Rebrab a tenu à réaffirmer que celles-ci encouragent la production locale. «Ces mesures sont dictées par la préoccupation fondamentale de préserver les équilibres économiques et financiers afin d'encourager la production nationale.» Et d'ajouter : «L'Etat veut freiner les fortes importations à travers la limitation des crédits à la consommation au segment de l'immobilier.» S'agissant des crédits documentaires, l'orateur estime que cette mesure est «un mode de payement universel qui constitue une garantie aussi bien pour le client que pour le fournisseur». Abordant la nouvelle mesure portant sur l'interdiction de débarquement de véhicules importés sur Alger, M. Rebrab a indiqué que «le transport des véhicules vers Alger coûtera plus cher et sera répercuté sur le prix des véhicules». D'où la nécessité, souligne-t-il, de créer d'autres infrastructures portuaires pour mieux servir l'économie algérienne. Quant au port d'Alger, le P-DG de Cevital soutient l'idée de son transfert car «il est étouffé par la capitale et lui-même étouffe la capitale», conclut-il. M. Rebrab a enfin estimé que le développement de l'économie nationale passe inéluctablement par la «libération des initiatives» des opérateurs économiques, et ce, en levant toutes les entraves et lenteurs liées à l'accès au foncier. Cevital exportera du sucre en 2010 l Le P-DG de Cevital a annoncé, en marge du forum d'El-Moudjahid, que son groupe exportera l'année prochaine 50% de sa production vers l'étranger. Et cela grâce à la raffinerie de sucre de Béjaïa d'une capacité d'un million de tonnes.