On connaissait, en Algérie, de nombreux talismans, les uns venus d'Orient, d'autres locaux. Il y en avait pour se protéger de toutes sortes de maux : mauvais œil, bêtes, maladies, voleurs, etc., et certains de ces talismans h'arz sont célèbres. On citera le h'arz al-Andhroun, célèbre pour se protéger contre les ennemis. Ce talisman, qui porterait le nom d'un roi, passe pour assurer la victoire. Un autre talisman connu est le h'arz djeldjlutiya. C'est al-Ghazali qui l'a fait connaître. Selon le récit qu'il fait de la transmission de ce talisman, il provient du Prophète, qui l'a transmis à Abû Bakr, qui l'a transmis à Omar, puis à ‘Uthmân, Ali, al-Husayn, Harûn al-Rashîd. De là, il est passé à Nûr Al-Dîn, puis Is'fahani, qui l'a remis à al-Ghazali. Le nom de ce talisman proviendrait, selon le texte même du talisman, du syriaque et signifierait «le créateur», en arabe, al-bad'ie, qui est l'un des plus beaux Noms de Dieu. Ce talisman est surtout destiné à faciliter, à celui qui le porte, l'entrée chez les représentants de l'autorité, les hauts fonctionnaires et à présenter avec succès toutes ses requêtes. Le talisman doit se porter le premier samedi du mois et la personne doit être en état de pureté parfaite.