Résumé de la 47e partie n Lady Tressilian ne comprend pas comment Neville a pu quitter Audrey pour Kay. Cela aussi se produit souvent. Ces engouements subits et passionnés, expliqua le vieil avocat d'un ton toujours aussi calme et dénué de passion, durent rarement longtemps. — Et qu'advient-il alors ? — D'ordinaire, les... euh.., les parties concernées finissent par trouver un arrangement. Dans bien des cas, un second divorce est prononcé. Et l'homme épouse une troisième personne... encline à la compassion. — Billevesées ! Même si certains de vos clients sont portés à la polygamie, Neville n'est tout de même pas mormon ! — Le remariage entre anciens époux se produit même parfois. Lady Tressilian secoua un menton rageur. — Ça, non ! Audrey a bien trop d'orgueil. — Vous croyez ça ? — J'en suis convaincue. Ne hochez pas la tête de cet air entendu, je vous prie ! — Mon expérience m'a appris, insista Mr Treves, que, lorsqu'il s'agit de leurs amours, les femmes font preuve de bien peu d'orgueil, voire de pas du tout. L'orgueil est une vertu dont elles aiment à se gargariser, mais qu'on ne les voit guère mettre en pratique. — Vous ne comprenez pas Audrey. Elle était follement amoureuse de Neville. Trop, peut-être. Quand il l'a abandonnée pour cette fille —, je n'en rejette pas tout le blâme sur lui, notez bien : elle ne le lâchait pas d'une semelle, et vous savez comment sont les hommes ! —, Audrey n'a plus voulu le revoir. Mr Treves émit un léger toussotement. — Et, cependant, elle est ici ! — Bah ! fit lady Tressilian, irritée, je n'ai pas la prétention de comprendre les idées d'aujourd'hui. J'imagine qu'Audrey n'a accepté de venir chez moi que pour démontrer qu'elle s'en moque et que ça n'a plus d'importance. — C'est plausible, admit Mr Treves en se tapotant le menton. C'est en tout cas ce dont elle-même peut tenter de se convaincre. — Insinueriez-vous qu'elle se languit encore de Neville et que... Ah, non ! Je n'y crois pas une seconde ! — Ce pourrait bien être le cas, pourtant. — Je n'en veux pas, trancha la vieille dame. Je ne veux pas de cela sous mon toit. Mr Treves esquissa un sourire. — Mais vous êtes cependant perturbée, n'est-il pas vrai ? Il y a de l'électricité dans l'air. Je l'ai moi-même ressenti. — Ainsi, vous aussi ?... — Oui. Et je dois vous confesser que j'y perds mon latin. Ce que chacun peut vraiment penser me demeure obscur. Mais, à mon humble avis, vous êtes tous, ici, assis sur un baril de poudre. Et la déflagration peut se produire n'importe quand. — Ne vous prenez pas pour ce dynamiteur de Guy Fawkes, et dites-moi quoi faire. — Bien franchement, je ne sais quoi vous suggérer, reconnut Mr Treves en levant une main impuissante. Si nous pouvions isoler le nœud du problème... Mais l'équation comporte encore bien trop d'inconnues, et... (à suivre...)