Décision n Le second site d'enrichissement d'uranium sera placé sous la supervision de l'Aiea avec laquelle une date d'inspection sera fixée, a assuré Téhéran. «Le nouveau site sera placé sous la supervision de l'Aiea et nous allons y enrichir de l'uranium à un maximum de 5%», a déclaré, hier, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, à la télévision, semblant vouloir rassurer les inquiétudes internationales. Il a démenti tout caractère «militaire» à ce site, qui vient s'ajouter à celui de Natanz au centre du pays, et affirmé qu'il serait «pleinement opérationnel dans environ deux ans». Plus tôt, Salehi a affirmé que l'Iran fixerait avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) une date pour inspecter le site. «Le Président Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que nous n'avions pas de problèmes pour une inspection conformément aux règles. Nous discuterons avec l'Agence et la date de l'inspection sera annoncée ultérieurement après accord avec l'Aiea.» Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont accusé l'Iran d'avoir dissimulé pendant des années la construction de cette deuxième usine d'enrichissement d'uranium, la technologie produisant le combustible pour les centrales civiles, mais pouvant aussi fournir la matière à l'arme nucléaire. Ils ont réclamé l'accès de l'Aiea au site. La Russie, disant que les sanctions pourraient finir par devenir une option, a appelé l'Iran à donner une «preuve convaincante» de ses intentions pacifiques en matière nucléaire. Ahmadinejad a affirmé depuis New York que le site était «parfaitement légal» et Téhéran a dit qu'il était en conformité avec les règles de l'Aiea. Pour les Occidentaux en revanche, non seulement la construction d'une seconde usine à cet effet aurait dû être déclarée dès sa construction aux organismes internationaux, mais ses caractéristiques ne sont pas cohérentes avec une finalité civile. Le Président américain Barack Obama a refusé d'écarter un recours à la force militaire contre l'Iran et a ensuite appelé Téhéran à «prouver ses intentions pacifiques». C'est dans ce contexte tendu que l'Iran procédera demain à des exercices de tirs de missiles Shahab longue portée, a indiqué le commandant des forces aériennes des Gardiens de la révolution à l'issue d'un tir de deux missiles de courte portée ce matin. Il a ajouté que les forces armées iraniennes ne procéderont, lors de ces exercices, à aucun nouveau tir de missile, tout en affirmant que son principal objectif était «d'évaluer les progrès techniques récemment réalisés dans les missiles sol-sol». Selon lui, les forces tireront «simultanément» et «successivement» des missiles lors des manœuvres baptisées «Grand prophète 4» qui dureront plusieurs jours. L'Iran effectue régulièrement des manœuvres dans les eaux stratégiques du Golfe y procédant notamment à des tirs de missiles de longue et moyenne portées, et fait régulièrement état de progrès dans le domaine de la défense et en particulier en ce qui concerne son programme balistique.