Pas de panique ni de précipitation. L'Iran prend son temps avant de donner sa réponse sur la proposition de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) préconisant l'enrichissement de son uranium à l'étranger. Placide, Manouchehr Mottaki, ministre iranien des Affaires étrangères, a affirmé hier aux médias que « l'Iran prendra sa décision dans les prochains jours ». L'AIEA a fixé au 30 octobre l'échéance pour que Téhéran réponde à sa proposition. Les dirigeants iraniens semblent vouloir maintenir le suspense jusqu'au dernier jour. M. Mottaki a souligné que son pays examine avec minutie deux options : d'un côté la proposition de l'AIEA et de l'autre celle d'acheter, comme par le passé, le combustible. « L'Iran pourrait, a-t-il indiqué, acheter du combustible pour le réacteur nucléaire de recherche de Téhéran ou envoyer son uranium appauvri à d'autres pays pour l'enrichir. » L'AIEA suggérait à l'Iran l'envoi d'une grande partie de son uranium existant vers la Russie et la France, où il pourra être transformé en combustible d'une pureté de 20%. L'uranium enrichi le plus élevé sera renvoyé en Iran, où il sera utilisé dans le réacteur de recherche de Téhéran pour la fabrication de radioisotopes médicaux. Rien à signaler à Qom Les Etats-Unis soutiennent la proposition de l'AIEA. Comme d'autres pays occidentaux. Même s'il tarde à donner sa réponse, l'Iran semble prêt à livrer une partie de son uranium pour son enrichissement en Russie. Bien que capable d'enrichir l'uranium d'une pureté de 20%, il préfère suivre la « volonté » de l'AIEA pour limiter la suspicion. Le représentant iranien auprès de l'AIEA, Ali Soltanieh, a indiqué vendredi dernier à Téhéran : « Nous sommes en fait en train de travailler sur tous les détails de cette proposition, des aspects techniques à toutes les autres dimensions. » Les quatre inspecteurs de l'AIEA, arrivés ce week-end à Téhéran, ont visité le nouveau site iranien d'enrichissement d'uranium de Qom, dont la révélation par Téhéran, le 21 septembre dernier, a fait couler beaucoup d'encre. Malgré la pression internationale et les sanctions décidées par les pays occidentaux, l'Iran maintient ses activités d'enrichissement d'uranium. En acceptant de se pencher sur la proposition de l'AIEA, l'Iran veut certainement apaiser ses relations avec la communauté internationale. Cédera-t-il, cette fois-ci, aux pressions internationales ? On le saura dans quelques jours.