Résumé de la 48e partie n Lady Tressilian ne crois pas une seconde qu'Audrey pourrait languir Neville… Je n'ai pas la moindre intention de demander à Audrey d'abandonner la place, coupa lady Tressilian. Pour autant que j'aie pu le voir, son comportement est demeuré parfait dans une situation très difficile. Elle a su se montrer à la fois courtoise et distante. J'estime qu'elle n'a cessé d'observer une conduite irréprochable. — Certes, certes... Mais qui n'en a pas moins produit un effet notable sur e jeune et beau Neville Strange. — Neville, lui, ne se conduit pas bien du tout. Je ne manquerai pas de lui en toucher deux mots en particulier, croyez-moi. Mais il ne saurait être question que je le chasse de chez moi. Matthew le considérait presque comme son fils adoptif. — Je sais. Lady Tressilian soupira. — Vous savez, interrogea-t-elle un ton plus bas, que Matthew s'est noyé ici même ? — Oui. — Bien des gens ont été étonnés que je conserve la Pointe-aux-Mouettes. C'était stupide de leur part. Ici, je sens toujours Matthew près de moi. Sa présence emplit la maison. Partout ailleurs, je me sentirais seule, isolée. Elle se tut un instant, puis reprit : — Dans les mois qui ont suivi sa mort, j'ai nourri l'espoir qu'il ne me faudrait pas attendre trop longtemps avant de le rejoindre. Plus encore quand mes forces ont commencé de décliner. Mais il apparaît que je suis de ceux qui jouissent d'une mauvaise santé de fer ! A la frontière de l'agonie, mais jamais mourants. Elle redressa son oreiller d'un poing impatient. — Je ne m'en félicite pas, je vous assure ! J'avais toujours espéré que, lorsque mon heure viendrait, ce serait rapide, que je pourrais affronter madame la Mort en face - sans avoir à la sentir ramper près de moi, toujours plus menaçante, à m'infliger chaque jour de nouveaux maux, de nouvelles souffrances, à me laisser de plus en plus impotente, de plus en plus dépendante des autres ! — D'autres qui vous sont très dévoués, à n'en pas douter. Vous avez, je crois, une fidèle femme de chambre ? — Barrett ? C'est elle qui vous a conduit ici. Le réconfort de ma vie! Un vieux cheval de bataille, d'un absolu dévouement. Il y a des années qu'elle est à mon service. — Et j'oserai ajouter que vous avez bien de la chance d'avoir miss Aldin auprès de vous. — Vous avez raison, Mr Treves. J'ai de la chance d'avoir Mary. — C'est l'une de vos parent ? — Une cousine éloignée. L'une de ces natures généreuses qui consacrent à perpétuité leur vie à celle de leurs semblables. Elle a d'abord soigné son père - un homme remarquable, mais terriblement exigeant. Quand il est mort, je lui ai demandé de venir s'installer avec moi. Béni soit le jour où elle est arrivée ! Vous ne pouvez imaginer ce que sont la plupart des dames de compagnie. Des créatures aussi ennuyeuses que sans cervelle. Insipides à vous en rendre folle ! (à suivre...)