Accusation Les attaques se sont poursuivies en Irak après deux attentats-suicide meurtriers qui ont fait plus de 100 morts en deux jours dans un regain de violence que les Etats-Unis attribuent à des groupes radicaux étrangers. L'Administration américaine estime que la violence en Irak est principalement le fait de groupes radicaux étrangers qui veulent empêcher Bagdad de devenir une démocratie, a affirmé, hier mercredi, la conseillère américaine pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice. «Nous avons toutes les raisons de croire que ce sont essentiellement des terroristes étrangers, que ce sont des gens associés à Al-Qaîda» qui sont responsables des récents attentats en Irak, a estimé Mme Rice interrogée sur la chaîne de télévision publique américaine PBS. Selon Mme Rice, les responsables de ces attentats sont inquiets des progrès de la démocratie en Irak. «Ils veulent revenir au temps où la liberté n'existait pas dans cette partie du monde», a-t-elle dit. Elle s'est dit assurée que les Irakiens sauront faire face à la violence. A la suite de ces attentats, l'armée américaine a doublé la récompense de 5 millions de dollars pour des informations permettant l'arrestation du Jordanien Abou Moussab Al-Zarqaoui, de son vrai nom Fadel Nazzal Al-Khalayleh, recherché pour ses liens présumés avec Al-Qaîda. Selon le général américain Charles Swannack, les derniers attentats s'inscrivent dans un complot dont le plan est exposé dans une lettre saisie par les Américains en Irak et attribuée au Jordanien, visant à déclencher une guerre entre chiites et sunnites. «La stratégie échouera. L'Amérique continue à montrer sa détermination», a dit un porte-parole de la coalition, Dan Senor. Selon lui, ce complot prévoit de déclencher une guerre avant le transfert des pouvoirs de la coalition à l'Exécutif irakien prévu le 30 juin, car, selon le document attribué à Zarqaoui, Al-Qaîda «perdra un prétexte pour répandre la terreur», après cette date. A Washington, les raisons invoquées pour lancer la guerre contre l'Irak en mars 2003 n'ont pas fini de susciter la controverse. Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a été longuement mis sur le gril, mercredi, au Congrès par des élus critiquant les déclarations faites l'an dernier sur la présence d'armes de destruction massive (ADM) en Irak, toujours introuvables. M. Powell a assuré que les missiles irakiens n'étaient pas supposés «lancer du pop-corn» affirmant que «la vérité n'a pas été assassinée» par le gouvernement américain pour justifier sa volonté d'entrer en guerre en Irak.