Un attentat-suicide au véhicule piégé visant une position de l'armée irakienne a coûté la vie à 13 soldats et fait au moins 42 blessés dimanche à Mossoul dans le nord du pays. Dans le même temps, à Bagdad, la "Zone verte" hautement sécurisée a été par deux fois la cible de tirs de roquettes et de mortiers attribués à des extrémistes chiites. En outre, un attentat-suicide à la voiture piégée a fait sept morts et 14 blessés dans le secteur chiite de Choula, dans l'ouest de la capitale. Au total, 57 personnes au moins ont été tuées dans des attaques dimanche à travers l'Irak. Ces attaques, lancées au moment où de nombreux chrétiens célébraient Pâques, témoignent de la fragilité de la situation en Irak sur le plan de la sécurité malgré un recul des violences au cours des 12 derniers mois. Elles interviennent également à l'heure où le bilan approche des 4.000 morts dans les rangs de l'armée américaine, quelques jours après l'entrée de la guerre dans sa sixième année. A Mossoul, les forces de sécurité irakiennes ont ouvert le feu sur un kamikaze au volant d'un véhicule piégé qui se dirigeait vers une caserne de cette ville située à 360km au nord-ouest de Bagdad, mais n'ont pas réussi à déjouer l'attentat. L'explosion, selon la police, a fait 13 morts dans les rangs de l'armée irakienne et au moins 42 blessés -30 soldats et 12 civils. Pour les Etats-Unis, Mossoul constitue le dernier bastion urbain du groupe Al-Qaïda en Irak dirigé par les sunnites. Parallèlement, à Bagdad, une dizaine de détonations dues à des tirs de roquettes et de mortiers a commencé à retentir peu avant 6h dans la Zone verte, qui abrite notamment le siège du gouvernement irakien, ainsi que les ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne. D'autres mortiers et roquettes ont été lancés sur le même secteur dans la journée. Aucune information faisant état de victimes dans la Zone verte, située sur la rive occidentale du Tigre qui coupe la ville en deux, n'a été diffusée. Mais l'explosion d'un obus dans la matinée sur la rive orientale du fleuve a blessé deux passants, selon la police. Les personnes à l'intérieur de la Zone verte hautement sécurisée ont été appelées à se mettre à l'abri et à se tenir éloignées des fenêtres à la suite des attaques. La responsabilité des tirs de dimanche n'a pas été revendiquée. Cependant, les projectiles semblaient provenir de secteurs situés dans l'est de la capitale, où opère la plus importante milice chiite, l'Armée du Mahdi de l'imam radical Moqtada al-Sadr. Ce dernier a ordonné un cessez-le-feu en août, mais certains craignent sa remise en cause après une série d'affrontements entre les forces américaines et irakiennes, d'un côté, et des miliciens, de l'autre, à Bagdad, Kout et dans des zones au sud de la capitale. Des tirs de mortiers ont également visé une base américaine dans la ville chiite d'Hillah (environ 95km au sud de Bagdad), selon la police irakienne. L'armée américaine a de son côté annoncé dimanche que 17 insurgés avaient été tués et 30 autres interpellés ce week-end lors d'opérations militaires en Irak. L'intervention la plus meurtrière, menée selon elle dimanche, visait un réseau présumé de kamikazes à l'est de Baqouba et s'est soldée par la mort de 12 hommes armés. D'autres violences ont été signalées dans le pays. Une attaque au mortier a fait huit morts, dont deux femmes et deux enfants, dans le sud-est de Bagdad. Des hommes armés ont tiré sur des personnes qui attendaient l'arrivée de bus dans une zone à majorité chiite de ce même secteur de la capitale, faisant au moins sept morts et 16 blessés, a rapporté la police. Un commandant de la police a été abattu avec son chauffeur à Balad Rouz, à 70km au nord-est de Bagdad. Par ailleurs, quatre soldats irakiens sont morts dans l'explosion d'une bombe en bordure de route près de Touz Khormato, dans le nord du pays.