Pesanteur n Le nouveau volume horaire contraint les élèves à travailler 8 heures par jour, ce qui revient à appliquer une journée de travail d'adulte pour un organisme d'enfant. Le nouveau week-end appliqué depuis la rentrée des classes cette année, à savoir deux journées consécutives de repos hebdomadaire, n'arrête pas de soulever des interrogations. Il est clair que la décision du ministre de l'Education nationale de ne pas prodiguer de cours le vendredi matin ne répond, en aucun cas, à des considérations d'ordre pédagogique, ni d'ailleurs théologique, comme l'a laissé entendre le ministre. Au contraire, les enseignements du Coran favorisent l'activité, la productivité et la créativité le vendredi, jour de prière collective (Salat Al-jumu'ah). Ainsi, l'on peut lire dans la sourate Al-jumu'ah (62 : 9-10): «Ô vous qui croyez ! Quand on appelle à la prière, le vendredi, accourez à l'invocation d'Allah et laissez vos affaires ! Cela sera un bien pour vous, si vous saviez. Quand la prière est terminée, répandez-vous en tous lieux ! Recherchez [un peu] de la faveur d'Allah! (Profits économiques) ! Invoquez beaucoup Allah ! Peut-être serez-vous bienheureux.» S'agissant du point de vue pédagogique, la suppression de la matinée de vendredi, qui devait remplacer celle du jeudi d'avant le nouveau week-end, a réduit le volume horaire hebdomadaire à quatre jours et demi. Ainsi, les 4 heures de l'ancien week-end sont reportées sur les 4 jours de travail pleins, à savoir dimanche, lundi, mercredi et jeudi. Ce qui a engendré un alourdissement de la journée considérée déjà comme trop longue. Du coup, les élèves auront des journées de travail de 8 heures. Ce qui revient à appliquer une journée de travail d'adulte pour un organisme d'enfant. Une telle situation ne peut qu'engendrer des conséquences néfastes sur l'apprentissage. Les récentes études qui traitent des rythmes scolaires des enfants montrent clairement que des journées surchargées sont source de fatigue pour les élèves induisant des difficultés de concentration, d'acquisition, engendrant une chute de performance et augmentant le risque d'échec scolaire. En outre, l'augmentation du volume horaire du week-end à 2 jours de repos au lieu d'un jour et demi, n'est pas de tout repos aux yeux des spécialistes en la matière. Une étude a testé l'influence de la durée de week-end (2 jours ou un jour et demi) sur les performances des élèves de l'école primaire tout au long de la première journée de la semaine, c'est-à-dire au retour du week-end. Les résultats montrent que les performances en mémoire, à savoir le taux de rappel et la profondeur du stockage d'informations, sont meilleures après une interruption d'un jour et demi qu'après une coupure de 2 jours. Aussi, l'occupation des enfants pendant ces deux jours pose des craintes quant à ce que cela peut entraîner. Car, dans les familles les plus favorisées ceux-ci pourront faire du sport ou de la musique, alors que dans d'autres familles, ils passeront leur temps devant la télévision et ne bénéficieront pas d'un week-end censé être source de récupération pour eux.