Réaction n Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, sous le feu des critiques du Hamas, a défendu hier le report du vote à l'ONU du rapport Goldstone sur la guerre à Gaza. Dans une allocution télévisée à Ramallah, M. Abbas a assuré que la délégation palestinienne à Genève avait soutenu ce report dans le but de réunir le maximum de soutien lors de son prochain examen. «Lorsque nous avons compris que nous ne serions pas en mesure de réunir suffisamment de soutien, nous avons demandé le report du projet de résolution à la prochaine session de la Commission des droits de l'Homme de l'ONU», a expliqué M. Abbas. Le président palestinien est vivement critiqué par le Hamas après le report du vote sur ce document qui accuse notamment Israël de «crimes de guerre» durant son offensive contre la bande de Gaza, en décembre et janvier. A Damas, le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaâl, s'en est encore pris, hier soir, à la gestion de ce dossier par la présidence palestinienne, estimant que celle-ci devait être «jugée pour avoir menti au peuple». «Le Fatah mérite une meilleure direction que celle qui a demandé le report du vote du rapport Goldstone. Celle-ci a perdu sa légitimité et provoqué une vive colère du peuple palestinien», a dit M. Mechaâl dans un discours télévisé, en référence à M. Abbas. Il a encore indiqué que cette affaire avait «entravé le poursuite du dialogue interpalestinien de réconciliation et provoqué une atmosphère étouffante dans les relations entre les groupes palestiniens rendant difficile la signature d'un accord à l'heure présente», a-t-il encore dit. «Nous continuons à chercher avec nos frères égyptiens un calendrier opportun pour conclure un tel accord», a-t-il ajouté. Le Fatah et le Hamas devaient se retrouver au Caire pour signer un accord de réconciliation le 26 octobre afin de mettre fin à la division interpalestinienne. Mais le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a reconnu hier que cette réunion serait probablement reportée de «quelques semaines» en raison de l'affaire du rapport Goldstone. M. Abbas a, du reste, accusé hier dans son discours le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza de se servir de l'affaire Goldstone pour retarder la réconciliation interpalestinienne». «Nous sommes parfaitement conscients de cette campagne du Hamas destinée à servir leurs intérêts, qui sont de reporter la signature de l'accord de réconciliation», a déclaré M. Abbas. «Ils veulent consolider leur pouvoir et leur régime à Gaza». Réagissant à ce discours, le porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhoum, a accusé M. Abbas de vouloir «détourner l'opinion publique palestinienne du scandale Goldstone». «Ce discours n'améliore pas l'atmosphère du dialogue national», a-t-il prévenu. L'Autorité palestinienne et le Hamas sont en conflit ouvert depuis la violente prise de la bande de Gaza par le mouvement islamiste en juin 2007, qui en a évincé par la force son rival du Fatah, fidèle à Mahmoud Abbas..