C'est ce qu'a annoncé, hier, le président de la FAF précisant : «Les gens spéculent sur un match d'appui, je dois dire et éclairer l'opinion qu'en zone Afrique il n'y a pas de match barrage ou d'appui, c'est le tirage au sort qui doit départager les deux équipes. Pour nous, le résultat négatif c'est de perdre deux buts à zéro, ce qui nous mettrait dans une situation d'égalité parfaite sur tous les plans d'où le recours au tirage au sort. En dessous de ce résultat, tout est en notre faveur, au-dessus c'est l'Egypte qui sera qualifiée.» Evidemment, la rue algérienne était en ébullition, que ce soit à cause de l'arbitrage de la veille ou de la perspective du match du Caire, et les avis du premier responsable du football algérien n'étaient que les bienvenus pour éclairer certains points et de recadrer le débat dans son contexte sportif. D'ailleurs, au sujet de l'arbitrage, M. Raouraoua a été expéditive avec la journaliste qui le questionnait en disant que «ce sont des choses qui concernent les associations et les confédérations ainsi que la Fifa. Elles n'ont pas lieu d'être discutées dans la rue ou dans les cafés et même sur une radio. Je pense que chacun doit s'occuper de ses prérogatives et dans le cadre qui lui est réglementairement permis». Sur la rencontre proprement dite, le patron de la FAF a mis en exergue la difficulté de la tâche sans omettre l'objectif atteint : «C'était un match difficile comme prévu et comme nous l'avions déjà déclaré avant, surtout que le Rwanda avait l'espoir de réaliser un résultat à Alger pour profiter d'une petite ouverture afin de se qualifier à la prochaine CAN-2010. Si les Rwandais avaient pris un point, ils en auraient eu deux en tout, ce qui fait que lors du prochain match face à la Zambie et en cas de victoire c'est le Rwanda qui passerait.» Le président ne cachera pas, par ailleurs, sa déception par rapport à l'attitude négative de l'adversaire et de certaines choses qui seraient peut-être passées en dehors du cadre purement sportif, sans souffler un mot de détail. Il dira ainsi : «Il y a d'autres paramètres sur lesquels je ne voudrai pas trop m'y attarder, notamment sur le comportement négatif de cette sélection malgré les bonnes relations qui existent entre les deux fédérations algérienne et rwandaise. Mais c'est le football, malheureusement dans certains cas. Toutefois, ce qui nous importait le plus c'était la victoire et les trois points, car au départ c'était cela notre premier objectif. Les gens parlent de buts et de différence de buts, mais ils oublient que nous avons trois points d'avance sur l'Egypte et c'est ça le plus important. Avec une différence de buts également confortable, je pense que l'objectif que nous nous sommes tracés au départ est atteint.» Une autre question a un peu énervé Raouraoua, c'est cette histoire de calcul et probabilités par rapport au prochain match contre l'Egypte : «Pourquoi parler d'égalité parfaite et de calculs dès maintenant, je pense qu'il faut laisser tout cela pour le terrain et laissons les choses se poursuivre le plus naturellement du monde. Ce qui nous importe aujourd'hui, c'est la préparation de l'équipe pour le prochain rendez-vous du 14 novembre au Caire et d'arracher la qualification. Nous allons mettre tous les moyens, humains, matériels, techniques et autres, pour nous présenter à cette date dans les meilleures conditions, notamment psychologiques qui nous permettraient de réaliser notre objectif. Maintenant, si on va s'étaler sur des questions de probabilités et de si et si, on ne va pas s'en sortir.» Toutefois, Raouraoua finit par éclairer l'opinion algérienne et les supporters des Verts en expliquant que «ce que doit connaître l'opinion, c'est ce que disent les textes et la réglementation, à savoir qu'en cas d'égalité il y a le nombre de points qui doit départager les deux équipes, ensuite la différence de buts dans le groupe puis le plus grand nombre de buts marqués avant de rentrer dans le match entre les deux équipes et enfin le tirage au sort pour départager les deux protagonistes. Là, les gens spéculent sur un match d'appui, je dois dire et éclairer l'opinion qu'en zone Afrique il n'y a pas de match barrage ou d'appui, c'est le tirage au sort qui doit départager les deux équipes. Pour nous, le résultat négatif c'est de perdre deux buts à zéro, ce qui nous mettrait dans une situation d'égalité parfaite sur tous les plans d'où le recours au tirage. Au-dessous de ce résultat, tout est en notre faveur, au-dessus c'est bien le contraire.» A propos de l'effervescence qui entoure le match Egypte - Algérie «Il n'y a aucune sensibilité entre les deux sélections» l Invité sur un autre terrain, celui du débat passionnant et passionné entre Algériens et Egyptiens et de la guéguerre que se livrent les médias sportifs des deux pays, M. Raouraoua, a vite mis le holà : «Permettez-moi de préciser qu'il n'y a aucune sensibilité entre les deux sélections et rappelez-vous que toutes les rencontres entre les deux sélections se sont bien déroulées, notamment les deux dernières lorsque j'étais à la tête de la FAF en 2004 à Sousse où nous les avons battus 2 à 1 avec dix joueurs ou bien la dernière confrontation le 7 juin 2009 à Blida où tout s'est bien déroulé également. Pour vous dire que les sensibilités et la passion qui entourent ce match se passent ailleurs, chez le public et dans la presse. Ceci dit, nous ferons en sorte de préparer l'équipe convenablement pour cette rencontre et gagner cette bataille purement sportive. Quant au public et à la presse, ils sont libres de leurs attitudes. Seulement, je voudrai lancer un appel à l'opinion pour faire en sorte que le match se déroule sur le seul terrain de la compétition sportive, sachant que les deux pays entretiennent des relations très proches d'amitié et de fraternité, que ce soit sur le plan gouvernemental, des institutions et des deux fédérations de football. Quelque soient les événements ou les affaires, comme celle de Belloumi, qui en un peu pesé sur nos relations, cette rencontre sera entre deux pays frères. et pour notre part, nous ferons de notre mieux pour les battre, car chacun doit défendre ses couleurs et ses intérêts.» Et avant de clore son intervention, le président de la FAF a tenu à remercier tout ceux qui ont contribué à la réussite de l'équipe nationale à tous les niveaux. «je remercie le public algérien, les supporters qui nous ont donné un soutien indéfectible, mais également les hautes autorités du pays et nos sponsors pour toute l'aide inestimable qu'ils nous ont fourni. Je n'oublie pas la presse qui poursuit sa mission de soutien à la sélection nationale afin que l'emblème national soit toujours levé au plus haut, car les victoires de l'équipe nationale ne peuvent que semer le bonheur et la joie partout afin que notre pays soit tout le temps réconcilié et sur la voie du progrès.» L'après Algérie - Rwanda Les verts sous le regard des autres Lecture n Maintenant que les lampions du stade Tchaker sont éteints et que les esprits se sont calmés après le match Algérie - Rwanda, qui restera certainement dans l'histoire du football de notre pays, voyons voir ce qui se dit ailleurs sur les Verts. D'entrée, on a élagué ce qu'a rapporté la presse égyptienne, trop passionnée, plutôt chauvine et provocatrice sur les bords pour se consacrer à des sites plus sérieux, neutres et assez objectifs dans leur analyse de la chose footballistique. A commencer par l'auguste Fifa qui, à travers son fifaf.com, est revenue sur la performance des Verts face au Rwanda en mettant en avant les nerfs solides des Algériens qui ont réussi à passer l'écueil d'un adversaire difficile, non pas parce qu'il était fort, mais parce qu'il a usé de beaucoup d'anti-jeu. Pour sa part, l'Equipe Magazine a affirmé que l'Algérie a fait un grand pas vers le Mondial-2010 après avoir battu le Rwanda 3 à 1, alors que pour le site foot.365, et sous la plume de Nacim Bennedra, l'Algérie y est presque, même si pour l'Equipe : «Tout se jouera le 14 novembre.» Pour sa part, la presse algérienne, qu'elle soit généraliste ou spécialisée, a mis le paquet en traitant la chose footballistique et l'événement que crée l'équipe nationale sous toutes les coutures. Une éventuelle qualification des Verts pour le Mondial-2010 est entrain de faire bouger tout le pays et pousse beaucoup de monde (politiques, économistes, sociologues, chercheurs, et autres) à se pencher sérieusement sur ce phénomène au moment où une certaine inertie est ressentie dans pas mal de secteurs. L'état de mobilisation et l'engouement du peuple pour son équipe nationale a pris de grandes proportions au point de pousser certains analystes à dire : si une quinzaine de joueurs immigrés professionnels évoluant à un haut niveau ont réussi à booster la sélection et avec elle tout le pays (Etat, sponsors,...) qu'en sera-t-il s'il s'agirait de toutes les énergies vives de ce pays, d'ici et d'ailleurs, qui se mettent en branle dans tous les domaines ? La question mérite d'être posée et creusée.