Résumé de la 6e partie n Le 3 juillet, tandis que les négociations continuent, l'opération Tonnerre est décidée par Israël… A 17 heures, quatre Hercules décollent de Tel-Aviv, à dix minutes d'intervalle. A leur bord, trois cents soldats. Seuls cinquante participeront directement à la libération des otages, les autres ont diverses autres missions ou resteront en réserve, prêts à intervenir en cas de besoin. Des médecins et des infirmières complètent l'effectif, avec un petit hôpital de campagne à leur disposition. Les troupes sont placées sous l'autorité du commandant Jonathan Netanyahu, trente ans, frère du futur Premier ministre. Les quatre avions de l'opération Tonnerre survolent en rase-mottes l'Égypte, pour éviter les radars. Ils reprennent ensuite le parcours des lignes régulières qui relient Israël au Kenya. Ils peuvent alors, vus du sol, passer pour de paisibles avions commerciaux. Mais à l'entrée dans le territoire ougandais, ils se mettent de nouveau en rase-mottes... C'est au bout de six heures qu'ils arrivent à Entebbe. A l'approche de l'objectif, ils ont une bonne et une mauvaise surprise. La bonne est que, contrairement à ce qu'ils pensaient, l'aéroport est illuminé, preuve que les Ougandais ne s'attendent absolument pas à une opération militaire. La mauvaise est qu'au moment d'atterrir, ils sont pris dans une brusque tempête. Les appareils sont terriblement secoués, mais il n'est pas possible d'attendre, il faut se poser. Grâce à la dextérité des pilotes, les Hercules se posent sans mal, non sur la piste principale, bien sûr, ni sur la piste secondaire, sur laquelle a été abandonné l'Airbus, mais sur une piste désaffectée un peu plus loin. Dans la tour de contrôle, tout le monde somnole. Le bruit que font les panneaux arrière en s'abattant sur la piste semble assourdissant, mais encore une fois l'alerte n'est pas donnée et les jeeps peuvent descendre sur les plans inclinés... Tandis que la majorité des troupes reste en retrait, le commando d'attaque se met en place. On constate alors à quel point les Israéliens ont été loin dans le souci du détail : les soldats portent des uniformes ougandais et ils ont été grimés en Noirs par les maquilleuses de la télévision ; outre les jeeps, a débarqué une Mercedes noire immatriculée UGN 35 62, le numéro de la voiture présidentielle ; à son bord prend place un personnage corpulent, lui aussi grimé en Noir et vêtu d'un uniforme de maréchal. Comme il est arrivé à Amin Dada de faire des visites impromptues sur l'aéroport, accompagné de sa garde, cela devrait donner le change, le temps suffisant pour agir. Et, effectivement, l'effet de surprise est complet. Les occupants de la tour de contrôle, qui croient voir arriver leur Président, se mettent au garde à vous. Ils sont neutralisés sans un coup de feu, ce qui permet à l'opération de se poursuivre comme prévu. Les soldats se débarrassent alors de leur maquillage et de leur uniforme ougandais et apparaissent dans l'uniforme israélien qu'ils portaient dessous. Après quoi, cinquante hommes se ruent dans l'aérogare désaffectée, tandis que les autres prennent position en couverture. Il est 23h 14... Les soldats israéliens surgissent par toutes les portes à la fois, mitraillette au poing. Ils crient en hébreu, à destination des otages — A terre ! A terre ! Pour les pirates, la surprise est totale. L'Allemand Wilfried Bose est tué, alors qu'il tentait de s'emparer de sa mitraillette. Ingrid Spieman est abattue dans les mêmes conditions, puis c'est au tour du chef du commando, le Palestinien Fayed Jaber. Un otage, qui n'a pas compris ce qui se passait et qui se précipite au-devant des Israéliens, est tué par ceux-ci, qui le prennent pour un terroriste. La fusillade redouble. Les soldats continuent à crier en hébreu, entre deux rafales — Pas d'affolement, pas de panique ! Restez à terre ! (à suivre...)