Résumé de la 59e partie n Des auteurs du XIXe siècle rapportent d'innombrables expériences spirites. Certaines, comme celle du français Viel-Castel, caricaturent le spiritisme. Viel-Castel, dans ses mémoires, fait allusion au cercle Alain Kardec, pseudonyme de Hippolyte-Léon Rivail, qui a fondé la Société parisienne d'études spirites, l'un des maîtres du spiritisme en France en butte, à l'époque, avec les autorités. Jeudi 17 juin 1858. Il y a à Paris une société évocatrice des morts qui les fait comparaître à sa barre et les force, par sa puissance d'évocation, à répondre aux questions qui leur sont faites. M. Lanjuinais, ancien pair de France, est un des membres influents de cette société qui compte parmi elle des personnes très honorables et que l'on supposait jusqu'à présent saines d'esprit. «Cette société a de fréquentes réunions qui se tiennent dans un local loué par elle au Palais-Royal, elle possède aussi un journal, enfin c'est une société bien constituée, mais dont les directeurs devraient être à Charenton, s'ils n'étaient par réclamés par la police correctionnelle.» «J'ai vu avant-hier un des membres de notre cercle qui a pu assister, en tant qu'invité, à une des séances de cette société et qui m'a rendu compte de plusieurs évocations. M. Goutter m'a dit que l'âme évoquée ne se mettait en rapport que par le moyen d'un médium, c'est-à-dire d'un être doué de la faculté d'entrer en communication avec les esprits. Le médium de la société des évocateurs est un petit acteur de je ne sais plus quel théâtre. L'honorable société des évocateurs avait demandé à St-Vincent de Paul un discours sur la charité, et comme St-Vincent de Paul est plein de bonhomie, il s'est mis aussitôt en communication avec l'auteur de l'Ambigu (je crois) et ledit acteur, la tête enfouie entre les doigts d'une vaste main et sans regarder le papier placé devant lui, a écrit le sermon sous la dictée de St-Vincent de Paul. La société a encore évoqué Balzac qui s'est montré parfois impertinent, puis Madame la duchesse d'Orléans... Quant à Balzac, avant d'entrer dans la jouissance de l'Elysée, il est retenu pour quelques peccadilles de sa vie terrestre au violon expiatoire. La société devrait bien invoquer Molière et lui demander une comédie sur les ridicules de notre époque.» On peut continuer à citer les détracteurs du spiritisme – car il étaient nombreux –, mais ce ne serait que donner au lecteur une vision caricaturale des choses. Aussi, revenons aux choses sérieuses. Les activités médiumniques que nous citerons sont celles d'un médium célèbre, Florence Cook, qui a été étudiée par le savant anglais William Crooks. On ignore la date exacte de sa naissance, mais quand elle a rencontré Crooks, en 1873, elle prétendait avoir dix-sept ans. Mais on sait aujourd'hui qu'elle a dû tricher sur son âge. En effet, déjà, en 1870, elle enseignait à l'école de Eliza-Cliff-Hackney, or, si elle avait réellement dix-sept ans, en 1873, elle avait forcément quinze ans, en 1870. On voit mal comment une gamine de quinze ans pouvait enseigner ! Si Cook s'est rajeunie, c'est sans doute pour montrer que ses dons ont été précoces. Elle était la fille aînée de Henry Cook, mais sa petite sœur, Kate Sélina, avait aussi des dons. Mais elle n'aurait pas la célébrité de son aînée. Florence fréquente l'école, mais elle la quitte dès qu'elle découvre ses talents de médium. (à suivre...)