Résumé de la 68e partie n Sur le chemin du retour Mary fait part de son impatience de voir partir Audrey et Neville … Hurstall, prêt à craquer... et même Barrett, qui est toujours aussi stable.... qu'un cuirassé, d'où des signes de nervosité. Tout ça parce qu'il est venu à Neville l'idée saugrenue de vouloir que sa première et sa seconde épouse tombent dans les bras l'une de l'autre, histoire d'apaiser sa conscience à bon compte. — En quoi, il a singulièrement échoué, fit observer Thomas. — Oui. Kay est à deux doigts d'exploser. Voyez-vous, Thomas, je ne peux m'empêcher d'avoir de la sympathie pour elle. Mary marqua un temps. Puis : — Vous avez remarqué la manière dont Neville regardait Audrey quand elle est montée, hier soir ? Il l'aime encore, Thomas. Tout ça n'a été qu'une tragique erreur. Thomas Royde entreprit de bourrer sa pipe. — Il aurait peut-être mieux valu que Neville y réfléchisse plus tôt, fit-il d'un ton âpre. — Oh, je sais. C'est ce qu'on peut se dire. Mais ça ne change rien au fait que cette affaire tourne à la tragédie. Et j'en suis navrée pour lui. — Vous savez, les gens comme Neville... — Oui ? — Les gens comme Neville croient toujours qu'ils peuvent tout avoir comme ils veulent - et tout avoir sans qu'on leur demande jamais d'en payer le prix. Je suis persuadé qu'avant de tomber sur un bec avec Audrey, Neville n'avait jamais connu d'échec dans sa vie. Mais cette fois, c'est fait. Il ne peut plus récupérer Audrey. Elle est hors de sa portée. Et ce n'est pas de danser la danse de la séduction qui va l'avancer. Il faut qu'il en fasse son deuil. — Vous avez sans doute raison. Mais je vous trouve bien tranchant. Audrey était tellement amoureuse de Neville quand ils se sont mariés.., et ils se sont toujours si bien entendus... — Amoureuse de lui, elle ne l'est plus, maintenant. — Je me le demande, fit Mary à mi-voix. — Et je vais vous dire encore une chose, poursuivit Thomas sur sa lancée. Neville ferait mieux de surveiller Kay. C'est le genre de fille qui peut devenir dangereuse.., vraiment dangereuse. Le jour où elle se mettra en rogne, rien ne pourra l'arrêter. — Seigneur ! soupira Mary avant d'en revenir à sa remarque première : Enfin, plus que quarante-huit heures seulement... Depuis quatre ou cinq jours, ses difficultés de maîtresse de maison s'étaient encore accrues. Le choc éprouvé par lady Tressilian à la mort de Mr Treves avait eu des répercussions fâcheuses sur son état de santé. Dieu merci, les funérailles avaient été célébrées à Londres, ce qui avait permis à la vieille dame de détacher plus rapidement son attention du triste événement. Les domestiques s'étaient montrés de plus en plus nerveux et désagréables. (à suivre...)