Estimation n «Nous avons évalué nos ressources et la quantité que nous pouvons pêcher annuellement est de 220 000 tonnes , voilà ce que nous offre la mer en Algérie.» C'est ce qu'a déclaré Smaïl Mimoune, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Et d'ajouter : «Avant 1999 la production ne dépassait pas les 100 000 tonnes et depuis 2000 jusqu'au 2008 la production arrivait parfois jusqu'à 140 000 tonnes et a atteint un pic en 2006 avec 157 000 tonnes.» D'une manière générale, cette production est tributaire de certains facteurs comme les intempéries, le nombre de sorties en mer ... Le ministre a expliqué qu'il ne suffit pas d'avoir un linéaire de côte important pour aspirer à une production conséquente. «Chez nous beaucoup de gens confondent entre la disponibilité de la ressource avec le linéaire de côte, je dirai que c'est faux puisqu'on peut avoir un linéaire de côte très large et une ressource très limitée et c'est justement le cas de l'Algérie. Nous avons 1 200 km de côte linéaire et nos capacités de production ne peuvent pas dépasser 220 000 tonnes par an.» Les pays comme la Mauritanie et le Maroc nous dépassent largement en matière de disponibilité des ressources. «La Mauritanie par exemple a 700 km seulement de linéaire de côte, cependant son stock pêchable (1 500 000 tonnes annuellement) dépasse plus de 7 fois le nôtre. Le Maroc dispose d'une côte linéaire de 3 600 km dépassant ainsi la Mauritanie mais avec un stock pêchable inférieur de 1 200 000 tonnes par an.» Le premier responsable du secteur qu'on ne cesse de qualifier de parent pauvre de l'économie nationale, a expliqué encore cette limitation de production par un autre facteur déterminant dans la disponibilité de la ressource et qui consiste en la surface de plateau continental. «En Algérie, malheureusement, la surface de ce plateau est rétrécie et limitée, seulement un tiers de ce plateau continental est constitué de surface chalutable», a -t-il ajouté. Cette difficulté semble déterminante, ce qui amène les responsables du secteur à chercher une autre source de production pour satisfaire les besoins du marché. Cette deuxième ressource, selon le ministre, est l'aquaculture. Pour cette «nouvelle activité» comme il l'a qualifiée, il n' y a pas de limites d'exploitation. «C'est un secteur nouveau ouvert au privé et l'Etat doit encadrer cette activité. L'aquaculture au sens large, c'est la fois la pêche continentale, au niveau des barrages et à la fois l'élevage des poissons dans des bassins ou dans la mer ouverte. L'Etat doit s'engager dans cette activité nouvelle en créant des unités d'élevages pilotes.» Le ministre a lancé un appel aux opérateurs intéressés en leur assurant qu'ils trouveront l'aide nécessaire auprès de l'Etat.