Environ 2 000 cultivateurs de coca, une plante hallucinogène, à la base de la production de cocaïne, ont manifesté hier à Lima jusqu'au Parlement pour protester contre la politique gouvernementale d'éradication des cultures, qui a donné lieu en province à des heurts. Certains parmi les manifestants sont arrivés à Lima au terme d'une marche de 400 km depuis leur région d'origine à Huanuco. Le principal dirigeant des cultivateurs, Eduardo Ticeran, a demandé la fin de «l'éradication violente» des cultures. Il a affirmé que 400 000 hectares avaient déjà été arrachés au Pérou depuis deux décennies. Il réclame une aide de l'Etat pour des cultures de substitution, telles que le cacao ou le café. Lors des opérations d'arrachage, ces dernières mois, deux personnes ont été tuées et une vingtaine blessées, lors de heurts avec les agents chargés de l'arrachage, appuyés par la police. Le Premier ministre, Javier Velasquez, a refusé de recevoir les producteurs, soupçonnant certains d'entre d'avoir de liaisons dangereuses avec les narcotrafiquants. La feuille de coca est une culture «sacrée» traditionnellement cultivée dans les Andes pour maints usages, (infusion, mastication, thérapie). Elle sert aussi à la production de cocaïne, dont le Pérou est second producteur au monde.