Résumé de la 1re partie n Miss Martindale demande à voir Sheila Webb dans son bureau, dès son retour… Elle habite au 19, Wilbraham Crescent.(Elle s'arrêta, l'air interrogateur.) Sheila secoua la tête. — Ça ne me dit rien, non. Miss Martindale regarda sa pendule. — Pour 3 heures, vous y serez facilement. Pas d'autres rendez-vous cet après-midi ? (Du regard, elle parcourut son agenda.) Ah ! si, le professeur Purdy vous attend à l'hôtel Curlew à 5 heures. Vous serez de retour à temps, je pense. Autrement j'enverrai Janet. Et d'un geste elle la congédia. Sheila regagna la salle des employées. — Quoi de neuf, Sheila ? — Oh ! rien. Toujours la même routine. Une vieille taupe qui m'attend à Wilbraham Crescent et à 5 heures le professeur Purdy avec son affreux jargon archéologique. Oh ! si seulement un jour il pouvait se passer quelque chose d'un peu plus excitant ! La porte directoriale se rouvrit. — Dites-moi, Sheila, j'ai ici un petit mot pour vous, fit miss Martindale. Si par hasard miss Pebmarsh n'était pas là, entrez - ça ne sera pas fermé - et allez l'attendre dans la pièce tout de suite à droite. Dois-je vous l'inscrire ? — Inutile, miss Martindale. Je m'en souviendrai. De sous sa chaise où elle l'avait caché, Edna repêcha un soulier d'un goût douteux dont le talon aiguille s'était détaché. — Mon Dieu, comment vais-je rentrer chez moi ? se lamenta-t-elle. — Fais pas tant d'histoires... on trouvera bien une solution, jeta une fille en s'arrêtant un instant. Soupirant, Edna inséra une nouvelle feuille dans sa machine : «Il était en proie au désir. De ses doigts impatients, il arracha la frêle étoffe qui recouvrait ses seins et la bascula sur son divan.» — Zut, fit Edna et elle plongea vers sa gomme. Sheila prit son sac et sortit. Bâti vers 1900, Wilbraham Crescent était d'une conception architecturale hautement fantaisiste qui se présentait sous forme d'une demi-lune, dont les maisons étaient accolées dos à dos. Ce qui fait qu'en arrivant du côté extérieur, on était incapable de repérer les premiers numéros ; alors que dans l'intérieur, on cherchait vainement les derniers. Ses maisons guindées, avec leurs balcons artistiquement ouvragés, dénotaient une bourgeoisie cossue. A peine modernisées, sauf à l'intérieur où un vent de transformations avait passé sur les salles de bains et les cuisines. Rien ne distinguait particulièrement le numéro 19 : petits rideaux très propres, poignée de cuivre étincelante et une allée bordée de buissons de rosiers. (à suivre...)