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Histoires vraies
La poupée décapitée (4e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 17 - 02 - 2004

Résumé de la 3e partie En rentrant chez elle, Dora Csinady apprend que son mari a été arrêté. Elle s?inquiète pour sa fille dont elle est sans nouvelles.
Au matin, ils reprennent leur marche, toujours en se tenant par la main. Mais cette fois, des Russes les aperçoivent. Ils s?approchent en criant. Le paysan leur tend un papier.
«Karacho», dit le chef des soldats (ce qui veut dire «ça va»).
Il les fait simplement fouiller pour voir s?ils ne cachent pas d?armes et les laisse passer. Un peu plus loin, l?homme se met à rire seul.
? «Pourquoi ris-tu ? demande la petite fille.
? Je ris parce que ça a marché ! Tes papiers, c?était un certificat de vétérinaire ! J?ai choisi de passer là où il y a des Mongols. On les reconnaît à leurs yeux bridés. Ils ne savent pas lire !»
Deux heures plus tard, ils sont en Autriche. Le paysan embrasse la petite fille avant de la confier à une dame. Avant de s?en aller, il dit : «Vive la patrie !» Et la dame donne à la petite fille un bol de chocolat chaud.
Au même moment, dans une prison de Budapest, une porte s?ouvre devant un groupe de condamnés à mort. Parmi eux avance un homme grave, de quarante ans, avec de longs cheveux romantiques et de bons yeux de savant tranquille derrière ses lunettes. Sur le trottoir, les policiers de l?AVO, armés de mitraillettes, font la haie. Les condamnés montent dans la voiture cellulaire. Ils partent pour le faubourg de Budapest où on va les fusiller.
Soudain, sur la route, il y a un crissement de pneus en même temps qu?un grand choc. Le véhicule se renverse en travers de la rue.
Le savant pense qu?il s?agit d?une action de la Résistance. Mais il n?a guère le temps d?en savoir plus long. Ses camarades se jettent sur les deux gardiens pour les désarmer, et tous s?enfuient comme une volée de moineaux.
Et le savant tranquille, sans papiers, sans argent, se met en route vers la frontière. Est-ce parce qu?il a l?air d?un homme paisible ou qu?il a de la chance ? Il fait toute la route en auto-stop sans qu?on lui pose de question.
Malgré tout, il doit faire les trente derniers kilomètres à pied dans la neige, en complet-veston. Il lui faut éviter les postes russes. Heureusement, ils sont faciles à repérer grâce à la fumée de leurs feux.
De l?autre côté de la frontière, le bon savant tranquille entre dans une auberge et demande : «Vous n?auriez pas quelque chose de chaud ?? De pas cher, parce que je n?ai pas d?argent.»
L?aubergiste, qui a compris, se dépêche d?aller chercher un bol de café. Lorsqu?il revient, l?homme s?est évanoui près de la cheminée.
Au matin du 1er janvier, sur un trottoir de Budapest, Dora Csinady avance sans but, au hasard des rues, quand une voix l?appelle : «Dora !»
Elle reconnaît l?un de ses anciens admirateurs. Il lui baise la main et la pousse dans une voiture.
En même temps que la répression, la clandestinité s?est installée dans le pays. Cet homme est un résistant. Des filières sont organisées, grâce auxquelles les Hongrois commencent à recevoir des nouvelles de ceux qui se sont réfugiés à l?Ouest, notamment à Vienne et à Paris.
Un peu plus tard, munie d?un faux passeport fabriqué par des amis, Dora quitte Budapest entre deux coups de téléphone de la police. A la frontière, on la laisse passer. Quelques jours plus tard, elle s?arrête un instant sur la passerelle de l?avion arrivant de Vienne, éblouie par le soleil frileux qui éclaire Orly. Les bras chargés d?un gros bouquet d??illets, une petite fille aux yeux en amande et au nez retroussé court jusqu?à l?avion, remontant la colonne des passagers. Le bon savant tranquille attend derrière la barrière. Un peu plus tard, dans une chambre d?hôtel modeste, Dora ouvre sa valise et tend à sa fille la poupée décapitée. En 1978, elle l?a toujours.


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