Situation n L'artisanat fait-il vivre son homme ? Non, répondent les professionnels qui se plaignent du manque de soutien de l'Etat au secteur, de la difficulté de commercialiser la production et du poids des taxes. 44 000 d'entre eux ont d'ailleurs quitté la profession en 20 ans en raison de ces contraintes. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 165 000 à exercer encore dans le secteur. Pour autant, la situation n'est pas aussi alarmante qu'on le pense, a fait savoir, ce matin, le directeur de développement de l'artisanat au ministère de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, Abdelkader Ben Bouaâli, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Selon lui, les pouvoirs publics n'ont pas lésiné sur les moyens pour venir en aide au secteur. «Si nous devrions faire une analyse comparative entre ce qui a été réalisé en termes de création d'activités nouvelles et les activités qui ont disparu», nous nous rendrons compte que «c'est autrement plus considérable», a-t-il fait remarquer. Ceci «est le fruit d'un travail d'accompagnement, de proximité, d'efforts fournis et surtout d'aide, de soutien et d'appui par l'Etat», a-t-il ajouté. Dans cet ordre d'idées, il a noté que «tout ce qui a été énoncé à travers le plan de développement durable de l'artisanat à l'horizon 2010 est en train d'être parachevé, nous sommes en phase d'évaluation finale, nous avons enregistré des évolutions consistantes et très appréciables dans plusieurs domaines». S'étalant sur le plan d'action 2003-2010, il a indiqué que «nous sommes à 65 % des réalisations». Un résultat «très bon» pour reprendre ses termes en prenant en considération le fait que «c'est le premier plan qui a été émis sur la base d'un constat élaboré dans une situation particulière, juste après les premières assises». Revenant sur la déperdition enregistrée par le secteur, M. Ben Bouaâli l'a qualifiée de «tout à fait normale» en ce sens que l'artisanat «se caractérise par l'exercice d'activités un peu spécifiques, quelques fois ponctualisé», citant au passage l'exemple de la peinture qui «ne s'exerce pas en hiver». De plus, «elle est compensée par un rythme de création d'activités autrement plus considérable». S'exprimant sur les «lourdeurs de taxation» dont se plaignent les professionnels, l'invité de la radio a annoncé la mise en place d'un Impôt forfaitaire unique (IFU). Celui-ci sera destiné à «toutes les franges», a-t-il expliqués, non sans préciser que les professionnels exerçant dans le domaine de l'artisanat traditionnel «seront exonérés du paiement des impôts de façon globale». En contrepartie, ils doivent contribuer «au rythme de mise en apprentissage, de création d'activités, d'accompagnement des porteurs de projets». Pour ce qui est des opérateurs exerçant dans le domaine de la production de biens et de services, ils devront s'acquitter «d'un seul et unique impôt» dont le montant variera entre 3 000 et 5 000 dinars, selon M. Ben Bouaâli. Les textes d'application de cette nouvelle disposition sont en cours de finalisation, a-t-il conclu.