Ruse n Il monte sur le mur d'enceinte d'un jardin et jette un coup d'œil. Il y avait là toutes sortes de légumes. Comme c'est souvent le cas, Djeha a faim. Or ce jour-là, il y avait du vent. Il soufflait très fort, mais cela ne dérangeait pas le malicieux personnage qui recherchait quelque nourriture. C'est alors qu'il passe devant un jardin. Il monte sur le mur qui l'entoure et jette un coup d'œil. Il y avait là toutes sortes de légumes. — Oh, dit-il, je me contenterai bien, pour mon déjeuner, de quelques oignons ! Ils sont gros et appétissants ! Sans hésiter, il saute dans le jardin. Il regarde autour de lui. — Il n'y a personne, se dit-il. Il arrache, un oignon. Il est si gros, qu'il suffirait à le rassasier. — Il faut penser aussi au souper, se dit-il ! Il en arrache un autre. — Et demain, que mangerai-je ? Il faut toujours penser au lendemain ! Il en arrache un troisième, puis un quatrième. — C'est suffisant, dit-il. Il met tous les oignons dans le capuchon de son burnous et s'apprêtait à repartir par où il était venu. — Halte-là ! Il se retourne : c'est le propriétaire qui vient inspecter son jardin et y trouve cet homme, le capuchon plein d'oignons. — Que fais-tu là ? — Moi ? dit-il. — Oui, toi. Que fais-tu dans ma propriété ? — Ah, oui, c'est ce vent maudit ! Le propriétaire fronce les sourcils. — C'est le vent qui t'a ouvert la porte ? — Non, non… Il m'a emporté… j'ai tournoyé, tournoyé… Et la volonté de Dieu – qu'Il soit exalté – m'a fait atterrir dans ce jardin ! Le patron fronce encore davantage les sourcils. — Et les oignons ? — Ah, oui… Il s'éclaircit la voix. — Ah, oui, les oignons ! — Oui, comment mes oignons ont été arrachés ? — C'est simple. Le vent ne m'a pas seulement fait atterrir dans ton jardin, mais il s'est mis à souffler encore plus fort, comme s'il voulait me faire tomber… il soufflait, il soufflait… — Oui, et mes oignons ? — Je me suis accroché aux oignons… et c'est comme ça qu'ils ont été arrachés ! — Je veux bien te croire, dit le propriétaire, mais comment ont-ils atterri dans ton capuchon ? — Eh bien, dit Djeha, c'est justement la question que je me posais avant que vous n'entriez dans le jardin ! (à suivre...)