L'annonce, récemment, de l'importation d'un million de tonnes de ciment avait soulagé le citoyen qui pensait que la crise serait ainsi résorbée. Il n'en est rien et il semble que cette mesure, seule, ne suffira pas à combler le déficit. Selon les entrepreneurs, la solution est ailleurs. La pénurie de ciment risque de durer dans le temps. Malgré la décision prise par les pouvoirs publics d'importer un million de tonnes de cet indispensable matériau de construction, le problème ne sera pas définitivement résolu. C'est du moins la conviction de l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea). De l'avis de son premier responsable, Mouloud Kheloufi, qui s'exprimait hier, lundi, au cours d'une conférence de presse, les besoins nationaux sont estimés à quelque 22 millions de tonnes par an, alors que la production nationale ne dépasse pas les 20 millions de tonnes. Ce qui revient à dire que même avec l'importation d'un million de tonnes, il subsistera un déficit, selon M. Kheloufi. Certes, a-t-il reconnu, le recours à l'importation contribuera à lutter contre la spéculation, mais le problème ne sera pas résolu pour autant. De son avis, la solution consiste à augmenter les capacités de production des cimenteries publiques. Actuellement, celles-ci produisent 13 millions de tonnes, contre 7 millions de tonnes pour celles du secteur privé. Le président de l'Agea a également insisté sur la régulation du marché. «L'Etat doit procéder en urgence à une régulation du marché», a-t-il affirmé à ce propos, tout en se posant la question pour savoir pourquoi il existe un important écart entre les prix pratiqués par les cimenteries publiques et ceux de leurs homologues du secteur privé. Les premières commercialisent le sac de 50 kilogrammes à 230 dinars, alors que les secondes le proposent à 450 dinars, a-t-il fait remarquer. Très demandé en cette période de l'année en raison du lancement de nombreux projets, le ciment se fait de plus en plus rare. La situation risque de s'aggraver davantage dans les jours à venir avec l'éventuelle fermeture de certaines unités de production pour les besoins de l'opération maintien qui a lieu chaque année, en été le plus souvent. Pour le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, qui s'est déjà exprimé sur la question, il ne s'agit que d'une «simple pression dont souffrent les usines». Toutefois, les choses n'ont pas évolué depuis et le problème persiste toujours. Jusqu'à quand ? La question reste posée…