Bruxelles, ville cosmopolite qui accueille les institutions de l'Union européenne, se réveille encore trop souvent dans une désagréable odeur d'urine, ont reconnu hier, vendredi, les autorités locales en inaugurant un nouveau réseau de toilettes et d'urinoirs publics. Avec les poubelles jonchant les trottoirs dans l'attente des éboueurs, «les nuisances dues à l'urine sauvage constituent un réel problème de propreté publique», surtout «les lendemains de fête», a expliqué l'échevine (adjointe au maire) chargée de la propreté à Bruxelles. Depuis quelques années, des associations de riverains organisent un «festival du pispot» (pot de chambre, en patois bruxellois) pour réclamer l'installation de lieux d'aisance facilement accessibles et dénoncer une politique «répressive» dans une ville où la bière est reine. «Tout Bruxellois qui rentre chez lui après une visite à son estaminet préféré, tout jeune en vadrouille, tout sans-papier, tout sans-abri devient vite suspect», regrettaient les organisateurs du festival en avril. Message entendu puisque la ville qui a pris pour symbole «Manneken-Pis», un petit garçon en train de se soulager, a décidé la mise en service de trois nouvelles toilettes publiques mixtes et de 14 urinoirs pour hommes, dont le premier a été implanté sur la bien nommée place Fontainas. Les suivants seront installés bientôt dans le centre-ville.