Traque n Grave, cruel, atroce. Rien ne peut qualifier ce qu'ont vécu les Algériens lors de leur séjour au Caire, à l'occasion du grand match entre l'Algérie et l'Egypte. Malheureusement, les donneurs de leçons égyptiens auront, encore une fois, le culot et toute honte bue, de se disculper de la mort de cet Algérien, dont le seul tort était de venir dans le pays des Pharaons pour supporter son équipe nationale. Il y aura certainement des idiots parmi eux qui diront que ce malheureux Algérien a été tué par ses compatriotes et que les «honorables» Egyptiens ne peuvent jamais faire une telle chose. La première victime, qui répond au nom de Benkhedda, marié et père de deux enfants, et quelque 150 blessés ont été enregistrés juste après le match. Cela s'est produit au moment où les Egyptiens fêtaient leur exploit, qui consiste à reporter la qualification des Verts jusqu'à la fin du match d'appui. Les supporters algériens ont été abandonnés à leur sortie du Cairo Stadium par les policiers, alors qu'ils devaient être escortés par un impressionnant cordon sécuritaire. Les supporters des Verts ont vécu le pire et certains ont frôlé la mort. «C'était un cauchemar. Nous avons été encerclés par des supporters sans scrupules. Nous avons été terrorisés, surtout que nous ne pouvions même pas fuir étant bloqués en plein embouteillage. Même notre chauffeur, pourtant Egyptien, n'a pas évité le pire et son véhicule a été brûlé», nous dira Nabil, qui était le témoin du «carnage». Le malheur des Algériens n'est pas fini. Difficilement, ils sont arrivés à l'hôtel après plusieurs heures. Un Oranais nous fera savoir qu'ils sont arrivés à l'hôtel dans un état lamentable. Ils ont été livrés à eux-mêmes, ce qui a engendré une nouvelle descente des supporters égyptiens venus en masse achever leur sale besogne. Encore une fois, en l'absence des services de sécurité, les Algériens qui étaient hébergés au niveau de la rue Al Haram ont éprouvé les pires difficultés pour circuler librement. Certains ont même été contraints d'aller demander l'aide de notre représentation diplomatique en Egypte. Ils ont pris d'assaut l'ambassade d'Algérie, sise au quartier Zamalek, là bas, au moins, ils ont trouvé une certaine sécurité. Il faut dire qu'à un certain moment, il y avait une sorte d'appel à la chasse à l'Algérien après le match de samedi soir. Plusieurs de nos compatriotes ont été pourchassés et certains ont même frôlé le lynchage. D'ailleurs, les Algériens se sont fait discrets hier dimanche afin d'éviter tout contact avec les supporters égyptiens. Une chose est sûre, on craint le pire pour le match de mercredi prochain à Khartoum. L'Etat algérien, qui a décidé d'envoyer plusieurs supporters au Soudan, permettra un certain équilibre de force. Une première vague, composée de trois cents supporters, est arrivée ce matin à Khartoum. Deux autres avions devraient atterrir sur le tarmac de l'aéroport soudanais où les Algériens devraient atteindre le nombre de mille personnes dès aujourd'hui. Les Egyptiens devraient, de leur côté, voir leur premier contingent de supporters arriver cet après-midi. Le risque de bataille rangée est à craindre. Le feuilleton Algérie -Egypte n'est pas encore allé à son terme.