La grève de la faim de la résistante sahraouie Aminatou Haïdar, engagée depuis 29 jours maintenant, ne cesse de susciter des réactions au plus haut niveau. Hier, c'est le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, qui s'est dit « très sérieusement » préoccupé par « la détérioration » de l'état de santé de la militante sahraouie des droits de l'homme, Mme Aminatou Haïdar, en grève de la faim depuis le 16 novembre dernier à l'aéroport de Lanzarote (Espagne). Selon le service d'information des Nations unies, M. Ban Ki-moon, qui a rencontré, avant-hier à New York, le chef de la diplomatie marocaine, lui a fait part de sa « très sérieuse préoccupation » au sujet de la santé de Mme Haïdar. Il a exprimé son souhait de voir que ce problème « soit considéré de manière positive et favorable ». Le secrétaire général de l'ONU, qui a évoqué « des motifs humanitaires », a estimé que « toutes les mesures possibles » devraient être prises par les autorités marocaines en faveur de la militante sahraouie des droits de l'homme. Il a, par ailleurs, appelé à « trouver le moyen » pour que Mme Haïdar « mette fin à son jeûne ». Par ailleurs, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a multiplié les appels aux dirigeants du monde entier afin d'intervenir et mettre la pression sur le Maroc. Ainsi, il a sollicité le président russe, Dmitri Medvedev, à « intervenir en urgence » auprès des autorités marocaines pour sauver la vie de la militante sahraouie Aminatou Haïdar. Il a insisté auprès du président Medvedev pour « fournir des efforts et faire pression sur les autorités marocaines pour le respect des droits de l'homme fondamentaux au Sahara occidental, dont le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément à la légalité internationale et aux résolutions de l'ONU ». De son côté, le représentant du Front Polisario à Madrid, Mohamed Khedad, a déclaré hier que « l'Espagne a encore des possibilités et des atouts pour faire pression sur le Maroc afin de l'amener à permettre le retour au Sahara occidental de la militante sahraouie Aminatou Haïdar ». M. Khedad a reconnu que le gouvernement espagnol a fait des démarches. « Il a tenté de résoudre le problème avec le Maroc, mais nous sommes convaincus que l'Espagne a encore des possibilités et des atouts pour exercer des pressions sur le Maroc », a souligné le responsable sahraoui à une radio espagnole. M. Khedad, qui fait partie également des négociateurs sahraouis à Manhasset, n'a pas manqué de dénoncer l'intransigeance du Maroc à accepter le droit au retour de la militante sahraouie dans son pays, une cruauté qu'il a qualifiée de « défi » et « d'insulte » à la communauté internationale. Selon lui, « il n'y a aucune raison pour que le Maroc demeure intransigeant, c'est inadmissible car, au delà de la santé de Mme Haïdar, il y a l'injustice de refuser son droit légitime de rentrer chez elle ». Il a aussi dénoncé le soutien dont bénéficie le Maroc de la part de l'Occident. « Si le Maroc se maintient c'est grâce au soutien politique, économique et dans les droits de l'homme que lui apporte l'Occident ». Mais, si l'Europe officielle ne cache pas son soutien au régime marocain, reste que la société civile, les ONG et les parlementaires du Vieux continent sont les plus mobilisés en faveur d'Aminatou Haïdar. Ainsi, des parlementaires européens ont demandé au nouveau haut-représentant de l'UE pour la politique étrangère, Catherine Ashton, d'intervenir en faveur de Mme Haïdar. Le chef de file du Groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D) au Parlement européen, Martin Schulz, a, dans sa lettre à Mme Ashton ainsi qu'au ministre des Affaires étrangères du Maroc, Taïb Fassi-Fihri, exprimé sa solidarité avec Mme Haidar dans l'épreuve qu'elle traverse. Agences, H. O.